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mardi 30 avril 2013

2013_04_23 BULLECOURT FRANCE : Funérailles de soldats Australiens à H.A.C. Cemetery et visite du nouveau musée de Bullecourt.

La première bataille de Bullecourt fut une composante de l’offensive britannique du printemps 1917 au nord et au sud d’Arras. Ces opérations furent entreprises pour soutenir une attaque majeure plus au sud, organisée par les Français sous les ordres du Général Robert Nivelle.
D’habitude, on avait d’abord recours à un bombardement de l’artillerie afin de trancher les barbelés ennemis avant d’amorcer une attaque de l’infanterie. Mais cette fois on décida de faire précéder l’infanterie australienne de douze chars d’assaut anglais.
Le 11 avril 1917, les soldats de la quatrième division étaient en position à l’est du village de Bullecourt mais à 4 h 30 du matin, seuls trois chars d’assaut avaient atteint leur position. Certaines unités australiennes avançaient alors que d’autres attendaient les chars. Les chars d’assaut ancien modèle avançaient plus lentement qu’un homme à pied, leur revêtement d’acier était mince et les tirs meurtriers de l’artillerie allemande firent en sorte qu’aucun d’entre eux n’atteignit les barbelés avant l’infanterie australienne. Seul un char atteignit la première tranchée prise par les Australiens et à 7 h 00 du matin tous les chars avaient été éliminés.
Malgré l’échec des chars d’assaut, on parvint à pénétrer la ligne de front et les tranchées de soutien allemandes et à effectuer une avance vers le village de Reincourt. À 7 h 15, le capitaine Harry Murray, 13e bataillon (Nouvelle-Galles du Sud) expédia un message qui précisait qu’« avec le soutien de l’artillerie nous pouvons maintenir la position jusqu’à la St Glin-Glin ». Cinq minutes plus tard, voyant les troupes allemandes se déplacer près de Riencourt, Murray envoya un signal SOS pour demander le soutien de l’artillerie. Ce signal fut répété 17 fois pendant la matinée mais aucun barrage n’y répondit.
En raison des rumeurs exagérées du succès australien, surtout de la part des observateurs de l’air et de l’artillerie, le personnel militaire haut placé supposa que l’avance se poursuivait et n’avait pas été retardée. De ce fait, on n’autorisa pas l’artillerie à lancer ses tirs et les Allemands purent s’introduire pour contre-attaquer en toute impunité. Au même moment, les mitrailleuses allemandes balayaient les espaces ouverts à l’avant et à l’arrière des positions australiennes.
Le ravitaillement australien en grenades fut vite épuisé et une tentative visant à relier les tranchées tenues par différents bataillons fut abandonnée. Les Allemands repoussèrent peu à peu les Australiens et dès 11 h 30, il était évident qu’on ne pourrait pas tenir les tranchées prises. Le feu allemand balayant l’issue de secours, Harry Murray dit à ses hommes : « Soit vous vous faites capturer soit vous affrontez les tirs ». Beaucoup le tentèrent mais seuls quelques-uns survécurent. Murray fut l’un d’eux.
Une heure plus tard, les derniers Australiens se retiraient. Ces hommes furent aidés par l’artillerie qu’on avait enfin autorisée à tirer pour les soutenir. Les troupes du 48e bataillon (Australie Méridionale et Australie Occidentale) de la ligne Hindenburg étaient commandées par le capitaine Allan Leane, neveu du chef de corps du 48e, le lieutenant colonel Ray Leane. Bon nombre des chefs de bataillons étaient de cette famille et le bataillon était surnommé le bataillon Jeanne d’Arc All Leanes (« tous des Leanes », jeu de mot qui repose sur la prononciation anglaise d’ « Orléans »). Le Capitaine Leanne faisait défaut à ses hommes près des barbelés et le soldat de deuxième classe John Robert Knight rapporta plus tard qu’il avait vu le Capitaine Leanne abattu dans un cratère d’obus avec une balle dans la tête. Son corps ne fut jamais récupéré.
Lors de la première bataille de Bullecourt, l’infanterie australienne parvint à saisir et à tenir provisoirement une section très fortifiée de la ligne allemande sans le soutien habituel de l’artillerie. Cependant, cette attaque avortée coûta 3 289 vies et instaura de sérieux doutes dans l’infanterie australienne quant à l’utilité des chars d’assaut sur un champ de bataille.



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