Un faire-part de décès plutôt insolite a été distribué dans
les boîtes aux lettres du centre de Comines, relatif au décès d’une compagne à
quatre pattes.
«Il y a un an que sa santé était devenue fragile. Pour un
yorkshire, seize ans, c’est beaucoup, explique Brigitte Temperman, dans sa
maison du rond-point Albert 1er . Elle avait de l’eau dans les poumons et le
cœur était fatigué. J’ai eu le temps de préparer sa mort et, vu la place
qu’elle tenait dans nos vies, j’ai pensé que nous devions rédiger et imprimer
un avis mortuaire. Pour ma conscience, c’était une évidence! C’était une façon
de remercier ceux qui se sont occupés d’elle: le vétérinaire, le pharmacien,
etc.
Elle est décédée dans mes bras jeudi dernier et, de suite,
je suis allée chez l’imprimeur Étienne Becquart. Il a réfléchi un moment, puis
il a accepté. J’en ai fait imprimer 1 200 exemplaires. Peu nous importent les
critiques et les moqueries: nous avons payé la facture et n’avons fait de mal à
personne. En plus, il s’agit juste de l’annonce d’un décès, sans aucune
indication de croyance, puisqu’il n’y a pas de croix. Et elle n’est liée à
aucune cérémonie religieuse.»
«Elle a été ma thérapie pendant toutes ces années»
Il y a seize ans, leur fille Elodie amenait une petite boule
de poil d’un magasin de Menin. Le coup de foudre a été immédiat. «Nous avons
vécu seize années de bonheur. Elle faisait partie intégrante de la famille:
nous fêtions son anniversaire, ses Pâques, sa Noël, etc. Elle était comme une
fille pour moi, je l’habillais, je la lavais, etc. La maison n’est plus la même
depuis qu’elle n’est plus là. Nous sommes en deuil; nous n’écoutons plus de
musique et ne regardons presque plus la télévision.»
Une relation d’autant plus particulière puisque, Brigitte a
vécu en chaise roulante durant dix ans: «Elle a été ma thérapie pendant toutes
ces années. Elle était parmi nous, avec nos deux enfants, a vécu leur départ de
la maison et l’arrivée des petits-enfants.»
Brigitte en est d’autant plus attristée qu’elle est souvent
seule à la maison, tandis que son mari Bruno, qui travaille à la Ceratec, part
régulièrement en déplacement; ces derniers temps à Dubaï.
«C’était le premier chien que nous avions et il restera le
seul et l’unique. Notre amour de petit chien. Son départ me cause un grand
chagrin, qui me rappelle celui que j’ai éprouvé lors du décès de mon papa.
Grâce à l’avis mortuaire, nous avons reçu des cartes de sympathie, des dessins
d’enfants, des petits mots, etc. Que l’on compatisse à notre malheur fait du
bien.»
Son étrange double prénom, Armaguedon-Léonne, le rendait
unique: «Tout le quartier le connaissait sous ce nom. Je l’avais appelé
Armaguedon et j’avais ajouté le prénom féminin ‘Léonne’, que j’aime beaucoup.»
Bruno et Brigitte n’oublieront jamais Armaguedon-Léonne.
Avec son décès rejaillissent 16 ans de bonheur, mais surtout un grand vide.
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