En 2016, une vingtaine d’élèves de 5e et 6e secondaires
foulent les planches de la mythique salle des fêtes. Pour commémorer les 400
ans du décès de Shakespeare, les Compagnons de Saint-Henri (c’est le nom de la
troupe) veulent relever le défi d’un classique de cet auteur anglais: «Le songe
d’une nuit d’été». Frédéric Desmarets, un des professeurs impliqués dans cette
création théâtrale, nous en parle: «Nous voulions travailler un classique avec
toutes les difficultés qui y sont liées. Au départ, il y a un texte très riche,
mais le classique peut faire peur aux comédiens comme aux spectateurs. Nous
avons choisi du Shakespeare qui est toujours très riche et hétéroclite. Le
«songe d’une nuit d’été» a une dimension poétique et très drôle. Nous avons
décidé de travailler d’une manière purement burlesque, qui ne nous est pas
habituelle.»
Grâce à un subside de la Fédération Wallonie obtenu par la
«cellule enseignement» et du Centre culturel cominois, les élèves comédiens ont
eu l’opportunité d’avoir l’aide de la troupe lilloise «Joker» qui travaille le
burlesque avec des masques pour la Commedia dell’arte.
Laurence Soenen, une autre professeur de français impliquée
dans l’aventure, précise: «Dès octobre 2015, Hacid et Barbara ont appris aux
élèves des techniques de jeux théâtrales. Ensuite, il y a eu la création des
personnages. Ceux-ci se sont ensuite étoffés: le corps, la voix, les
sentiments. Tout cela pendant presque deux mois! Et puis, enfin, nous nous
sommes penchés sur le texte de Shakespeare. Le travail a été en quelque sorte
inversé: d’abord le jeu, le texte ensuite! »
Une démarche originale : Henry Maes, un des comédiens,
est en quelque sorte le fil rouge de cette pièce: «Au départ, nous avons
complètement oublié le texte pour se baser sur les caractéristiques du clown:
la voix, son rire, sa démarche. Nous avons essayé de faire des improvisations
avec des textes en fond pour essayer de voir ce que cela donnait en faisant
fonctionner les clowns et les personnages de Shakespeare. La démarche est
originale. Au départ, nous étions déstabilisés. Nous ne voyions pas où nous
allions arriver. Au fil des répétitions, nous avons découvert notre pièce.»
En assistant à une répétition, nous avons pu constater que
le résultat de cette démarche est étonnant… Les élèves ayant intégré le jeu
théâtral, ils ont pu se réapproprier le texte par le biais d’une improvisation
burlesque. Le résultat sera à voir les vendredi 22 et samedi 23 avril, à 20 h,
en la salle des fêtes du collège. Laissons le mot de la fin à Frédéric
Desmarets: «Ce texte plein de truculences et de sous-entendus doit être
retraduit pour être entendu aujourd’hui. L’esprit de Shakespeare est du rire,
de la fantaisie, de la subtilité. Le tout en passant par le burlesque. De toute
façon, les spectateurs vont inévitablement rire.»
Ils sont prêts pour «Le songe d’une nuit d’été ou le buisson
amoureux.
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