Le musée du Louvre-Lens programme deux expos temporaires par
an, ce qui lui permet de mettre ainsi en évidence une partie de ses œuvres.
Pour cette saison estivale, le peintre Charles Le Brun est proposé en plus de
la Galerie du Temps.
«Charles Le Brun n’avait plus été mis en avant dans une
grande expo depuis 1963, explique Luc Piralla, directeur du musée lensois,
C’est au Louvre dans les arts graphiques que sont conservées une majorité de
ses œuvres et pas à Versailles. De plus, nous avions de l’espace pour ce type
d’exposition avec ses grands formats. »
Le XVIIe siècle fascine aujourd’hui avec les peintres de la
cour comme Rubens en Europe. En France, Charles Le Brun est le premier peintre
du roi Louis XIV, statut qu’il a assumé pendant trente ans, avec notamment les
décors de la Galerie des Glaces à Versailles. Il dirigea l’Académie royale de
peinture et la manufacture royale des Gobelins.
Nicolas Milovanovic, conservateur au musée du Louvre Paris
et commissaire de l’exposition, ajoute: «A Lens, nous montrons toute la
carrière de Le Brun, de 1630 à 1690, à travers toute l’étendue de son talent et
toute la variété de son génie à Paris, à Versailles, à Vaux-le-Vicomte. Nous
réunissons toutes ses étapes, y compris en Italie, pour comprendre l’unité de
sa création.»
Achetée par le Metropolitan Museum de New York
La présentation se fait de manière chronologique, sans se
limiter à la peinture ou au dessin, car il y a des tapisseries, des décors pour
des feux d’artifice, des sculptures, notamment celles pour le parc de
Versailles.
Le chef-d’œuvre absolu de Le Brun n’est pas Louis XIV mais
cet extraordinaire portrait équestre du chancelier Séguier «J’ai un coup de
cœur ajoute Nicolas Milovanovic pour ce tableau redécouvert, voici deux ans,
dans la suite de Coco Chanel à l’hôtel Ritz à Paris et qu’on ne connaissait pas
auparavant. C’est une surprise pour tous les spécialistes de Le Brun. Cette
œuvre a ensuite été rachetée par le Metropolitan Museum de New York. C’est
aussi une très grande émotion de voir ‘Le sacrifice de Polyxène’à Lens.»
Du très grand et de l’exceptionnel : D’une manière
singulière, la peinture du «Christ au Jardin des oliviers» est en restauration
(visible par tous) pendant toute la durée de l’exposition. Achetée par Louis
XIV, sa trace avait été perdue à la Révolution. En faisant les recherches pour
l’exposition, les spécialistes ont découvert que le tableau avait été envoyé à
l’abbaye de La Trappe (Orne) jusqu’en 2007 où il s’était empoussiéré et
encrassé.
Le commissaire de l’exposition conclut: «Le Brun est un
artiste fabuleux. Aucun artiste du XVIIe siècle ne peut démontrer une telle
variété dans son talent, dans son génie créateur.
Dans l’exposition, il y a du très grand, des tapisseries,
des sculptures monumentales mais aussi des séries de dessins (notamment
animaliers) incroyables.
Ce sont des choses que l’on ne voit jamais venant notamment
de collections privées.»
Le portrait équestre du chancelier Séguier, un tableau
«découvert» voici deux ans.
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