LES PROCHAINES ATIVITES

lundi 19 septembre 2016

2016_09_19 COMINES-WARNETON : Aider les autres : un besoin qui me fait vivre, durant trois semaines, Marie Neyrinck a vécu au rythme d’une ferme togolaise. Un séjour qui a modifié sa perception du monde et de la vie. Pierre Rabhi évoque « la part du colibri », cette action minuscule que chacun se doit d’entreprendre pour changer le monde. Marie-France Philippo du journal l’Avenir.

Professeur d’éducation physique au Collège de la Lys, Marie Neyrinck a profité des congés scolaires pour partir en mission humanitaire.
« Il y a longtemps que me trottait dans la tête l’idée de partir dans un pays en voie de développement pour apporter de l’aide, explique celle qui est originaire de Comines et habite à présent à Le Bizet.  Ces dix dernières années,  j’ai été bénévole pour les pèlerinages à Lourdes organisés par le diocèse de Tournai.  Lors d’une recherche sur internet, j’ai tapé « mission humanitaire à l’étranger »  et je suis arrivée sur le site de « Projects Abroad », un organisme dont le siège est en Grande-Bretagne. »
La philosophie de cette association privée et laïque trouve grâce à ses yeux : « Elle propose des projets individualisés, dans un domaine choisi, mais dont la vocation est toujours sociale et environnementale.    J’aurais pu choisir le sport ou l’enseignement, mais je voulais m’éloigner des secteurs où j’évolue au quotidien.  J’ai opté pour l’agriculture afin d’ajouter une corde à mon arc, mais aussi parce que j’avais regardé avec grand intérêt le film « En quête de sens » sur la philosophie de Pierre Rahbi, de même que « Demain », un document vraiment interpellant. »
Restait à trouver un lieu de la mission : « J’ai évité des régions dangereuses comme le Kenya, l’Ethiopie ou la Somalie.  L’Amérique du Sud ne m’était pas conseillée parce que je ne parle pas l’espagnol.  Finalement, le choix s’est porté sur le Togo où l’on parle le français et l’éwé. »
Les deux premières semaines de juillet ont été consacrées aux visas, vaccins et préparatifs : « Après 7 heures de vol, je suis arrivée à Lomé où l’association est venue me chercher.  Il y avait environ 25 volontaires de tous les pays, mais nous étions tous dans une famille d’accueil différente.  Personnellement, j’ai logé dans une ferme à Madiba, dans la banlieue de Lomé.  Et, chaque jour, on me conduisait à 18 km de là pour me rendre sur le lieu du projet.  Nous mettions environ 45 minutes parce les six derniers kilomètres du trajet étaient remplis de bosses ! »
Si les villes bénéficient d’un certain confort, il n’en est pas de même dans les villages : « Il n’y a ni eau ni électricité.  On y vit dans une pauvreté alarmante.  Le jour où je suis arrivée un enfant est mort-né parce que la maman n’avait pas les moyens d’être emmenée à la ville pour y accoucher.  Mais personne n’exprimait sa révolte, juste l’acceptation de la mort. Une telle expérience me permet de relativiser nos soucis d’occidentaux et de mieux apprécier le confort. »
C’est sûr, elle y retournera : « Les Togolais sont tellement accueillants ! Les relations que j’ai nouées me donnent envie de leur offrir des vêtements, des livres, etc.  Ils vivent dans un tel dénuement ! A titre personnel, ce sentiment d’être utile m’enrichit, même s’il est empreint de beaucoup d’humilité.  Un seul regard empli de remerciement justifie mon investissement.  Ce sentiment d’aider les autres constitue un besoin qui me fait vivre. »
La philosophie de Marie : «Si chacun œuvre à son échelle, dans l’optique du partage, les mondes écologique et humain ne s’en porteraient que mieux.»
Les bœufs doivent engraisser : La journée typique de Marie commençait vers 7 h/7h 30 : « Le taxi venait me chercher dans ma famille d’accueil.  Avec une ponctualité très africaine, c’est-à-dire qu’il n’était pas à une demi-heure près.  Un jour sur deux, nous faisions le tour du village pour chercher les résidus de soja afin de nourrir les bœufs.  Une fois à la ferme, je me joignais aux activités, comme le labour et le ratissage de la terre afin d’y planter des tomates et des pigments.  J’ai aussi installé un système d’irrigation.  Les travaux se font à la main, avec une houe à court manche.  Il peut faire très chaud et les pauses sont régulières.  L’exploitation compte six hectares de terres, un élevage de chèvres, de bœufs, de poules, de cochons, de pigeons et une pisciculture.   Quand je leur ai posé la question de savoir pourquoi on n’utilisait pas les bœufs pour tirer une charrue, on m’a répondu qu’ils devaient engraisser et que, de toute façon, on n’avait pas de charrue…  Cela me donne des idées pour faciliter leur travail… »

Se laisser imprégner par une culture différente : Marie est revenue du Togo des images plein la tête : « Les premiers jours, j’ai ressenti le choc culturel et j’ai respecté une nécessaire période d’acclimatation.  Je pense qu’il faut être bien soi-même pour pouvoir aider les autres et se laisser imprégner par une culture différente.  Sur place, je n’ai jamais ressenti l’insécurité, même si l’obscurité tombe vers 17 h30/18 h.  Aucun geste déplacé : rien que du respect. »






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