Jeudi soir, à l’hôtel de ville, la réunion de consultation
préalable relative au projet de la société de la Muncque a rassemblé une
vingtaine de personnes.
Éric Gosselain, gérant du bureau d’études DLV installé à
Louvain-la-Neuve, a présenté le projet introduit par Marc et Véronique
Deleforterie, propriétaires de la société de la Muncque.
Pour l’heure, ils disposent d’un permis pour 8 400 porcs (6
900 à l’engrais et 1 500 porcelets), qu’ils souhaitent augmenter à 10 000 porcs
(8 200 à l’engrais et 1 800 porcelets). Pour ce faire, des bâtiments seront
rasés afin d’allonger une porcherie récente et d’en construire une autre
parallèlement.
Un comité aux aguets : Alors qu’en 2008 l’installation
d’une porcherie n’avait pas causé trop de soucis, il n’en est plus de même dans
un contexte anxiogène vis-à-vis des élevages industriels.
Le Ploegsteertois François Vercruysse, ancien président de
la C.C.A.T., est revenu sur le dossier de 2008 en se demandant quel est le
nombre exact de porcs que la société peut détenir. Sous-entendu: la demande
2016 porte sur une régularisation, c’est-à-dire qu’elle produit déjà davantage
que son autorisation. De surcroît, elle demande une extension. «Il faudrait une
phase de vérification entre le projet et ce qui est réellement réalisé.
Existe-t-il des contrôles?», se demande-t-il.
«Ce n’est pas le rôle de la commune, mais de la police de
l’Environnement. Cette dernière a rédigé un PV, demandant la mise en conformité
et la mise en place de laveurs d’air», répond Emmanuel Dubuc, directeur du
service technique et seul représentant communal. «L’explication sera dans l’étude
d’incidences», conclut laconiquement Éric Gosselain.
S’ensuit une discussion sur l’efficacité des laveurs d’air.
«Ce n’est pas la solution miracle, s’insurge Christian Vercaigne, du comité
contre les élevages démesurés. Vous n’avez qu’à venir à Ten-Brielen! Les
nuisances persistent même avec des bâtiments récents. Arrêtons de faire de
Comines un dépotoir!»
Quant à Joseph Demuysère, il s’est insurgé sur le fait que
les études théoriques impliquent qu’il n’y a jamais aucun souci et que la
réalité de l’installation est tout autre. Il faudrait davantage de réalisme.
Pour snober les Ploegsteertois : Selon Joël Lindeboom,
c’est l’intégration paysagère qui pose problème. Ces hangars, cela fait zoning,
alors que la ferme est située dans l’un des plus beaux coins de l’entité, près
des bois et des sites 14-18. Les bâtiments sont déjà trop longs et on va encore
les allonger. En 2008, on préconisait de ne pas dépasser 70 mètres. Celui qui a
été construit fait 140 mètres et il sera allongé de 60 mètres! À la place des porcheries
détruites viendra un deuxième bâtiment de 200 mètres! Réponse d’Éric Gosselain:
«Il s’agit d’un des points à vérifier dans l’étude d’incidences.»
Finalement, François Vercruysse fait remarquer qu’aucun
responsable politique n’est présent: «C’est pour snober les Ploegsteertois?
Nous ne sommes pas assez intéressants?» Réponse d’Emmanuel Dubuc: «Posez-leur
la question!»
La réunion a été assez sereine, avec l’impression que les
époux Deleforterie n’introduisaient pas leur projet au meilleur moment.
Prochaine étape : étude d’incidences.
Lors de cette réunion d’information préalable, les remarques
orales ont été mises par écrit. Deux semaines après la réunion, soit jusqu’au
21 octobre, il est encore possible d’émettre des remarques et suggestions et de
les transmettre à l’hôtel de ville de Comines.
Une étude d’incidences sera rédigée et le projet sera soumis
à enquête publique. Ensuite, une synthèse des remarques sera transmise aux
élus, accompagnée de l’avis de la CWEDD. Les autorités devront émettre un avis
favorable ou défavorable.
Signalons que lundi dernier, le collège a émis un avis
défavorable sur le projet Bourgeois à Houthem. Ce dernier souhaitait augmenter
sa production de 48 000 à 78 000 poulets.
Éric Gosselain, Marc et Véronique Deleforterie et Emmanuel Dubuc ont fait face aux interlocuteurs.
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