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samedi 15 octobre 2016

2016_10_15 COMINES-WARNETON - Deûlémont/Warneton : Un levier européen pour maîtriser Clarebout? Alors que l’entreprise projette une extension, les Français s’exaspèrent du manque de réaction des autorités belges face aux nuisances. Marie-France Philippo du journal l’Avenir.

Samedi dernier, la réunion à l’invitation de l’association Deûlémont environnement et de la mairie a connu un franc succès. Une centaine de personnes ont rejoint la salle Dekyndt pour s’informer et s’opposer au projet d’extension Clarebout.
Le maire de Deûlémont, Christophe Liénart, a mené les débats. Il y a une dizaine de jours, la mairie a reçu une demande d’avis lié à un permis unique. Ni la préfecture ni les citoyens belges n’étaient au courant…
1 000 pages : Le dossier comporte quelque mille pages! L’extension s’établit à l’arrière de la tannerie Radermecker. Rappelons qu’en avril dernier, la société Clarebout a racheté l’intégralité du site de la tannerie, laissant le fonds de commerce à deux ingénieurs lillois. Ces derniers louent les ateliers et ont obtenu de rester au minimum trois ans sur place.
Sur ce terrain planté d’arbres, l’entreprise souhaite construire un hangar pour 1000 tonnes de pommes de terre en stockage à court terme, une station-service avec trois réservoirs aériens à double paroi (50 000 litres de diesel, 10 000 de diesel rouge et 5 000 d’Ad Blue), une station de lavage pour camions, un pont-bascule mobile, un parking camions de 28 places et un bassin de rétention des eaux fluviales de 357 mètres cubes.
Une bombe à retardement : Ce qui inquiète le plus les élus: la présence de 65 000 litres de carburants hors sol, à proximité des 35 000 litres d’ammoniac et des friteuses géantes. Une bombe à retardement…
Les participants à la réunion ont passé en revue les nuisances: odeurs, bruits, rejets de graisse, trafic incessant, etc.
«Les chauffeurs des pays de l’Est suivent le GPS. Nous les retrouvons un peu partout: sur le parking du supermarché et dans les impasses où ils sonnent en pleine nuit chez les gens», explique le maire, qui va réfléchir à une signalétique plus performante qui tienne compte que le pont de Warneton sera interdit au lourd charroi.
Après deux heures de débat, un riverain conclut: «A discuter de ce qui est légal ou non, on n’embête pas Monsieur Clarebout. Ce serait plus utile de l’ennuyer devant son domicile. Comme il fait avec nous!» Une suggestion qui sera méditée…
La mobilisation ne faiblit pas contre l’entreprise: les riverains français et belges veulent passer à la vitesse supérieure dans leurs actions.
 Le district franco-belge appelé à la rescousse
C’est pourquoi il a obtenu que le district transfrontalier franco-belge s’en saisisse.
Le point était mis à l’ordre du jour du conseil communautaire, ce vendredi 14 octobre. Avec l’espoir que les spécialistes de la Dreal (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) soient appelés pour un éclairage technique.
Selon l’ancien ministre, l’axe argumentaire principal doit porter sur le plan de prévention des inondations que la France prépare actuellement, avec l’espoir d’une adoption courant 2018.
La quasi-totalité de la vallée de la Lys sera intégrée dans un corridor écologique; ce qui implique l’interdiction de construire et la préservation des zones humides pour absorber les débordements. «Je ne comprends pas comment il est possible en même temps de bétonner la vallée de la Lys côté belge et de créer un corridor écologique côté français!»
Pour Marc-Philippe Daubresse, vice-président de la Métropole Européenne de Lille, le dossier doit être porté à un niveau plus élevé.
Guy Lauwarier, un habitant de la chaussée d’Ypres à Warneton, a trouvé que l’on discute bien trop, alors que Jan Clarebout poursuit tranquillement son implantation tentaculaire.

«Ce Flamand mégalomane est en train de nous coloniser, tout en faisant un chantage à l’emploi. Nous sommes des imbéciles de le laisser faire. On n’aurait jamais dû l’autoriser à poser une seule brique, sachant que sa province flamande ne veut plus de ses nuisances. Il faudrait mettre des plots, des barricades pour l’empêcher de venir en Wallonie. Nous étions là avant lui, dans un petit coin bien tranquille qu’il est en train de détruire complètement.»
Jan Clarebout, ce Flamand mégalomane nous colonise.

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