A l’issue des qualifications, une équipe de chaque club
s’est retrouvée en demi-finale. Benoît
Fontaine et Michel Blanchart (Ath) se sont inclinés face à la paire Patrice
Dierick et Bruno Menegotto (Charleroi).
L’autre demi-finale a opposé Guy Rolland et Emilie Demeester (Mons) à
Francis Bizet et Daniel Teixeira, affiliés au Tennessee. Ces derniers se sont imposés pour ensuite
s’incliner en finale devant les Carolos, sacrés champions du Hainaut.
Cette belle épreuve a été l’occasion de se plonger dans
l’univers feutré et plutôt concentré du snooker.
Le Bizétois Francis Bizet, secrétaire et trésorier du club «
Le Tennessee », en est aussi l’instigateur : « Il y a 25 ans, quand Pierre
Desbonnets a inauguré le complexe du bowling, il disposait d’une salle dont il
ne savait trop quoi faire. Il songeait à
la transformer en un restaurant. Comme j’avais géré une salle de snooker à
Ypres, je lui ai suggéré d’acheter des tables et de créer un club. Ensuite, j’ai en quelque sorte joué le rôle
d’instructeur pour que chacun apprenne à jouer et s’améliore. »
Le club se développe pour rapidement compter entre 30 et 40
membres. « Le snooker a connu un bel engouement dans les années 90 quand la
télédistribution par câble a permis de suivre les championnats diffusés par la
BBC ou par Eurosport, explique le Cominois Philippe Denys, ancien joueur assidu
et arbitre national ; ce qui a permis de découvrir cette activité très
british. En fait, les règles du jeu ont
été mises au point par l’armée britannique, dans les colonies. On jouait sur le gazon, d’où la couleur verte
du tapis, avant de ramener les boules dans les salons, sur des tables. Grâce à la télévision, le snooker est devenu
populaire en Extrême-Orient, avec très vite de beaux classements pour les
joueurs chinois. »
Aujourd’hui, le flan est retombé : « Il devient difficile
d’attirer les jeunes, qui préfèrent les sports plus médiatiques comme le foot
ou les activités sur les ordinateurs. »
Résultat : le club compte encore une vingtaine de membres,
qui participent à des tournois régionaux
: « Ce qui exige de longs déplacements, vu notre situation géographique,
précise Francis Bizet. Nous avons déjà
pensé nous tourner vers la France, mais il n’y a pas beaucoup de clubs dans le
Nord et le fonctionnement est différent.
Quant à la Flandre, c’est une autre mentalité. »
Sport ou loisir, le snooker ? La question est en débat : «
Une évidence : il faut détenir une bonne condition physique, répond Philippe
Denys. Lors d’une compétition, si on
s’équipe d’un podomètre, on découvre qu’on a marché jusqu’à 15 kilomètres
! Il faut aussi un bon jeu technique et
un état mental à toute épreuve. C’est
une activité très prenante, qui exige une grande concentration. »
Le Tennessee, le temple du snooker
Pour le plaisir du jeu
Francis Bizet gère le club local de snooker, tandis que
Gérard Devroede en est le président depuis que le club est né, en 1992.
« Depuis que je suis jeune, j’ai toujours eu l’esprit de
compétition, que je concrétisais en faisant du sport. Avec l’âge, j’ai eu l’un et l’autre problème
de santé qui m’ont empêché d’en faire.
Je me suis reconverti dans le snooker, par plaisir du jeu. Nous avons vraiment de la chance d’avoir
cette salle à notre disposition et je remercie vivement Pierre Desbonnets,
parce que ce n’est pas l’activité la plus rentable. Pour que l’argent ne soit pas un obstacle,
nous essayons que les tarifs d’affiliation demeurent très bas, offrant même la
gratuité aux jeunes. Nous avions
d’ailleurs l’un des nôtres, le Bizétois Alvyn Depoorter, un véritable surdoué
du snooker, qui a gagné de nombreux tournois et a participé à des compétitions
internationales. »
Un sport qui n’est pas que masculin
Dimanche, dès 10 h., les compétitions ont débuté dans le
plus grand silence, même si l’on ressent une belle complicité entre les
joueurs, dont certains fréquentent les lieux depuis plus de 20 ans.
Parmi ce monde très masculin, une joueuse, Emilie Demeester,
du club de Mons. Il y a plus de dix ans
qu’elle s’est passionnée pour le snooker : « Voilà une activité qui me calme,
me déstresse. Je me concentre sur le
tapis et j’oublie tout le reste. Le fait
que je côtoie peu de femmes ne me dérange pas : j’ai l’habitude. » Des propos corroborés par les résultats,
puisqu’elle a accédé aux quarts de finale.
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