LES PROCHAINES ATIVITES

mercredi 14 juin 2017

2017_06_14 COMINES : Juin 1917: les rues sont désertes, il y a 100 ans, les Allemands ordonnaient l’évacuation des deux Comines en prévision de l’offensive anglaise. Les villes sont ensuite rasées. Marie-France PHILIPPO du journal l’Avenir.

Il y a cent ans, tant du côté belge que français, les villes de Comines étaient évacuées juste avant le déluge de bombes anglaises. Tout au long du mois de mai, la situation des civils était devenue intenable: les Anglais pilonnaient les deux cités occupées par les Allemands, en prévision de la bataille de Messines, programmée le 7 juin.
Les Allemands décident finalement d’évacuer la population à partir du 28 mai. En cinq jours, quartier par quartier, tous les habitants sont priés de rejoindre la gare belge de Wervicq.
Le premier jour, quelque 1 800 personnes sont évacuées vers Waregem. Les jours suivants d’autres se rendent à Avelgem. En tout, on estime que 5 500 habitants quittent la région. En 1914, Comines Belgique compte 3 500 habitants, alors que sa comparse française atteint les 7 000. En 1917, le chiffre avait déjà bien baissé: les jeunes hommes étaient partis au front, les industriels avaient plié bagage et d’autres avaient préféré fuir.
Les derniers, qui partent le 1er juin, racontent qu’ils ont dû attendre le train jusqu’à trois heures du matin et, depuis Wervicq, ils ont pu contempler le spectacle du déluge de feu qui s’abattait sur Comines.
Un circuit de fuite entre Waregem et Berlaar
Suite au déménagement d’un membre de sa famille, Alain Pottel, membre de la Société d’Histoire habitant à Bas-Warneton, vient de mettre la main sur quelques photos de cette époque troublée.
«Elles proviennent de la famille de ma mère, Élisabeth Ponchaux. Du 28 mai au 8 juillet 1917, les évacués s’installent à Waregem. Dans une liste provenant de cette ville, on retrouve les industriels rubaniers Jean, Auguste et Pierre d’Ennetières, l’employé des postes Raymond Dumortier, mon grand-père Émile Ponchaux, ma grand-mère Gabrielle Luttun, etc.»
À l’analyse de témoignages, les réfugiés ne furent pas trop mal accueillis. Descendus sur le quai par l’autorité militaire allemande, ils se sont retrouvés parmi 2 500 personnes, ne sachant où trouver un abri. Les autorités et le clergé ont agi avec le maximum d’humanité, même si, comme de coutume, certains ont profité de la situation.
Finalement, les réfugiés y passent une quarantaine de jours, avant d’être répartis dans d’autres villes flamandes. «Le 8 juillet 1917, mes grands-parents et bien d’autres Cominois se sont retrouvés à Berlaar, près de Lierre, en province d’Anvers. Ils y restent jusqu’à la reconstruction de la région. Ils vont y travailler et s’impliquer dans la vie locale. Certains vont s’y marier et ne jamais revenir. Mon grand-père, Émile Ponchaux, y est mort le 18 juillet 1918, à l’âge de 40 ans. Raymond Dumortier, qui a été instituteur à l’athénée royal, y est né le 13 janvier 1918.»
La plupart choisiront de revenir à Comines, comme la famille d’Alain Pottel: «Il a fallu tout reconstruire: la voie ferrée, les maisons, les usines, etc. Nos aïeux ont eu beaucoup de courage!»
Le 8 juillet 1917, les réfugiés de Comines Belgique ont immortalisé leur passage à Waregem, qu’ils allaient quitter pour Berlaar.


Aucun commentaire: