Pour la première
fois, les contribuables belges à l’étranger sont contraints de transmettre les
informations au point de contact central de la Banque nationale, en même temps
qu’ils entrent leur déclaration de l’exercice IPP 2015 dans laquelle ils sont
censés depuis de nombreuses années communiquer l’existence de comptes détenus à
l’étranger.
La BNB préconise une transmission par voie électronique, une
procédure qui, annonce-t-elle sur son site, sera disponible à partir du 26 mai.
Le dispositif a pris du retard à l’allumage. En vertu de la
loi, les contribuables sont priés de communiquer, depuis des années, dans leur
déclaration à l’impôt sur les personnes physiques, l’existence de comptes à
l’étranger. Ils étaient également censés, depuis l’exercice d’imposition 2012
(revenus 2011), communiquer leurs «numéros» de compte au point de contact
central (PCC) de la BNB, consultable par le SPF Finances. Mais le PCC a tardé à
se matérialiser et les contribuables ont dès lors été invités à communiquer les
renseignements à la demande expresse de l’administration, sur base des
déclarations de l’exercice 2012-2014. Cette procédure se poursuit mais en ce
qui concerne la déclaration 2015, le contribuable doit à présent prendre
l’initiative de communiquer ses numéros de compte étrangers au PCC.
Le dispositif est rendu possible par l’arrêté royal du 3
avril dernier qui complète l’exécution du cadre législatif. La Banque nationale
a complété sur son site internet les renseignements manquants.
Concrètement, tous les co-titulaires de compte détenus à
l’étranger sont tenus de fournir les renseignements exigés, pour les revenus du
ménage ou d’une association. Sont visés les comptes de toute nature, y compris
les comptes-titres. Un compte de type «Paypal» devra également être renseigné
si les actifs y sont détenus durant un délai dépassant celui nécessaire à un
simple transfert de fonds.
Sont concernés les comptes ouverts dans des établissements
étrangers, y compris les succursales étrangères d’établissements belges. Les
données relatives à un compte déterminé seront conservées pour une période de
huit ans.
Les cadres du SPF Finances pourront exiger des demandes de
renseignements complémentaires aux titulaires notamment en cas de présomption
de fraude fiscale.
Cependant, note la lettre hebdomadaire «Le Fiscologue» dans
une de ses récentes éditions, contrairement à la situation qui prévaut pour les
comptes belges (transmission automatique des informations), le PCC dépendra de
la bonne foi des titulaires de comptes à l’étranger. Le Fiscologue doute dès
lors de l’efficacité d’une telle mesure alors que les autorités resteront
dépendantes des renseignements fournis par le contribuable.
La création du point de contact central est née à la faveur
d’un assouplissement du secret bancaire.
BELGA.
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