Exhumés il y a des
années, six soldats britanniques ont été ré enterrés avec les honneurs
militaires, en une cérémonie émouvante et fort suivie.
L’événement se voulait empreint de dignité et le public
s’est montré discipliné. Parmi les quelque 300 personnes présentes, des locaux,
mais aussi une importante délégation de jeunes Hollandais venus passer deux
jours sur les traces du premier conflit mondial.
À 10 heures tapantes, la cérémonie a commencé par l’arrivée
de deux cercueils recouverts de l’Union Jack et portés par de jeunes soldats.
Les révérends Mike Goodison et Chris Kellock les précédaient.
Les prières, discours (notamment de l’ambassadeur de
Grande-Bretagne, Alison Rose), morceaux de musique et notes du Last Post se
sont succédé avant que, à 10h30 précises, les deux corps ne soient mis en
terre.
«Puisque ce ré enterrement concernait six soldats, ils ont
été placés dans une fosse commune. Comme la logistique est trop complexe pour
amener six cercueils, quatre ont été placés avant la cérémonie. Les deux autres
sont portés symboliquement en terre», précise Chris Liversage, directeur de
communication CWGC.
Durant cette demi-heure de cérémonie, les honneurs
militaires ont été remis par le premier Bataillon «The Duke of Lancaster’s
Regiment» et le premier Bataillon «The Royal Regiment of Fusiliers». Tous deux
sont les nouvelles dénominations, nées de restructurations, respectivement des
«King’s Own Royal Lancaster» et des «Lancashire Fusiliers», les deux bataillons
auxquels appartenaient les infortunés soldats. Tout au moins a-t-on identifié
deux «King’s Own», deux «Lancashire Fusiliers» et deux inconnus. Suivant le
lieu de leur inhumation, ils seraient morts dans les batailles d’octobre 1914.
La découverte remonte à 2008, dans le secteur de Le Touquet
(Warneton) où Patrick et Philippe Roelens, Emmanuel Bril et Jean-Michel Van
Elslande ont mis à jour des ossements appartenant à plusieurs soldats. Suite à
des problèmes administratifs, les fouilles ont été stoppées avant de reprendre
en 2010.
Les dépouilles ont été confiées à la CWGC, qui les a gardées
dans sa morgue d’Ypres, le temps que le ministère de la Défense enquête. «Sur
le sol belge, quelque 50 000 soldats du Commonwealth sont portés disparus. Ces
dernières années, nous avons mis à jour une quarantaine de soldats de
nationalités diverses. Une vingtaine ont déjà été enterrés et ont reçu les
honneurs militaires. Les autres vont suivre. À chaque fois, notre souhait est
de les enterrer au plus près de l’endroit où ils ont été retrouvés.»
Six stèles «A soldier of the great war» s’ajoutent désormais
au bucolique Prowse Point Cemetery. Rest in peace… VOIR LES 33 PHOTOS SUR : https://plus.google.com/photos/111331189600356736365/albums/6138761586399904993
Six soldats britanniques, retrouvés en 2008 et 2010 dans un
champ de Comines-Warneton, ont rejoint leur dernière demeure au cimetière
militaire de Prowse Point à Ploegsteert.
Six soldats britanniques tombés lors de la Première Guerre
mondiale ont rejoint avec les honneurs ce jeudi leur dernière demeure lors
d’une cérémonie au cimetière militaire de Prowse Point à Ploegsteert. De
nombreux citoyens britanniques avaient fait le déplacement.
Il arrive fréquemment que les restes d’un soldat de la
Première Guerre mondiale soient exhumés dans la région. Il reste en effet près
de 50.000 soldats portés disparus dans le Westhoek.
Les six soldats ont été retrouvés en 2008 et 2010 dans un champ
de Comines-Warneton où ils avaient été enterrés. Il s’agit de six soldats non
identifiés. Deux appartenaient toutefois aux Lancashire Fusiliers et deux
autres au King’s Own Royal Regiment. Les deux derniers demeurent totalement
anonymes.
L’équipe d’archéologues amateurs de la Société d’Histoire de
Comines-Warneton n’en est pas à sa première découverte.
Philippe Roelens, Emmanuel Bril et Patrick Roelens ont
permis, grâce à leurs recherches, que ces soldats reposent enfin dans un lieu
digne de leur sacrifice.
«Nous avons mis à jour six dépouilles, explique Patrick
Roelens. Grâce aux éléments que nous avons retrouvés sur place (titre d’épaule,
boutons de vareuse, etc.) et des connaissances que nous avions des bataillons,
nous avons pu en identifier trois avec une certaine certitude. Mais ce n’est
pas notre travail. Nous avons confié le résultat des fouilles à la CWGC. C’est
à eux de mener l’enquête pour identifier les soldats sur base de l’ADN.
Pourquoi n’ont-elles pas mené à des identifications?
Pourquoi les familles ne sont-elles pas présentes? Il y a un peu de frustration
dans notre équipe, on le ressent comme un second abandon de l’identité de ces
soldats, d’autant plus que nous avons eu des contacts avec les familles.»
Du côté de la CWGC, on dit dépendre du ministère britannique
de la Défense. «Nous suivons leurs directives, explique Carl Liversage. À
présent, si les enquêtes devaient aboutir à une identification formelle, rien
n’empêche de sortir la dépouille et de lui attribuer une stèle nominative. Nous
le faisons régulièrement.»
Toutefois, Patrick Roelens estime que la cérémonie a bien
honoré la mémoire des soldats: «Il est important de transmettre ce devoir de
mémoire aux jeunes et je me réjouis que, grâce aux vacances scolaires, ils
étaient nombreux. J’espère qu’ils ont été touchés par la cérémonie, qu’ils ont
compris le sacrifice de toute une jeunesse, il y a un siècle.»
Julien Woestyn de Ploegsteert « 19 ans », étudiant
en sciences humaines, ne regrette pas le déplacement:
«J’ai trouvé que la cérémonie était très belle, très
émouvante. Ce n’était ni trop long ni trop bref juste ce qu’il faut. Je pensais
être l’un des seuls jeunes, mais c’est loin d’être le cas et c’est très bien
ainsi. On pense souvent que les jeunes générations se fichent du passé et des
guerres. Je ne crois pas que ce soit vrai. J’ai aussi apprécié le côté ‘carré’
des jeunes soldats britanniques, qui rendent hommage à des soldats qui sont
morts pour notre liberté, il y a plus de cent ans».
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