Des
fleurs ont été déposées sur le caveau de la famille au nom de :
- Monsieur
Charles MICHEL, Premier Ministre ;
-
Madame Christine DEFRAIGNE, Présidente du
Sénat ;
- Monsieur
Olivier CHASTEL, Président du MR.
Une
brochure réalisée, à la demande d’André BERTOUILLE, Vice-président de
l’Institut des Vétérans – Institut National des Invalides de guerre, Anciens
Combattants et Victimes de guerre, par « LA DEFENSE » a été remise, à
l’issue de la commémoration, aux membres de la famille VINOIS par André
BERTOUILLE. Elle rappelle le passé patriotique de Jean VINOIS pendant la 1ère
guerre mondiale.
Chaque
fois que nous venons au cimetière d’Ellezelles sur les tombes de ma famille,
mon épouse et moi venons nous recueillir devant ce tombeau.
Je
suis donc honoré de pouvoir prononcer ce mot du souvenir à l’occasion du 50ème
anniversaire du décès de Jean VINOIS. Avec le regretté Jean RIVIERE, je lui ai
consacré, en 1997, une grande biographie. Ce livre, épuisé, avait pour titre
« Jean VINOIS, Une éminente personnalité ellezelloise ». Et c’est
beaucoup plus que cela.
Merci
à Bernard d’avoir organisé ce moment du souvenir. Merci à vous tous d’avoir été
présents ici pour ce moment solennel de recueillement.
Je
ne suis pas Prince. Je ne parle pas aux morts comme Charles d’Angleterre ou
Laurent de Belgique.
Je
m’adresserai simplement à vous, Monsieur Jean, pour vous dire – et dois me
limiter – MERCI. Et ce sont mes vrais souvenirs.
Merci
pour votre engagement comme volontaire de guerre
pendant la guerre 1914-1918. Il y a 100 ans. En novembre 1914, vous avez
répondu à l’appel du Roi Albert 1er. Le 4 mars 1915, après votre
instruction militaire, vous avez rejoint le front de l’Yser au 7ème
Régiment de Ligne. Vous avez été blessé au combat lors de l’offensive
libératrice et soigné dans les hôpitaux du Docteur Antoine DEPAGE. Après le
« cessez le feu » et la victoire finale, vous êtes revenu à
Ellezelles. Vous étiez gradé. Merci. Et je vous le dis en ma qualité de
Vice-président de l’Institut National des Victimes de la guerre.
Et
les années passèrent. Et aussi la 2ème guerre mondiale.
Merci
pour l’engagement qui fut le vôtre après la seconde guerre
1940-1945 qui avait fait d’Ellezelles un village dans la tourmente, le combat
de Wodecq, les prisonniers de guerre, les arrestations de la Gestapo, la
déportation des prisonniers politiques. Ellezelles était un village décapité.
Merci d’avoir eu le courage de prendre la direction de la commune et de devenir
le Grand Bourgmestre que vous avez été.
Merci
pour avoir reconstruit une administration communale en
accordant la priorité aux anciens combattants, aux anciens prisonniers de
guerre, aux orphelins de guerre, pour étoffer l’administration communale
décapitée par la guerre. Rappelez- vous vos nominations. Les 2
gardes-champêtres, les Vandewalle, avaient été arrêtés par la Gestapo en même
temps que près de 30 Ellezellois, dont mon père. Vous avez été un bienfaiteur
pour nous tous. A 16 ans, j’en fus aussi bénéficiaire.
Merci, à
titre personnel, de m’avoir permis, tout en travaillant, d’aller 3 fois par
semaine à Bruxelles pour y suivre, pendant 5 ans, les cours de droit
administratif.
Merci de
m’avoir permis de travailler pour vous, à l’action sociale, lorsque vous fûtes
élu Sénateur pendant 8 ans.
Merci
d’avoir été pour moi un exemple de justice. Vous aviez voulu placer tous
les enfants d’Ellezelles sur un pied d’égalité en votant des subsides aux
écoles libres. Vous avez été pour moi un exemple de tolérance lorsque je devins
ministre de l’Education nationale.
Merci,
après mon service militaire comme Officier de réserve, de m’avoir permis
d’entamer ma carrière administrative en devenant Secrétaire communal de la
Ville de Comines.
Merci
d’avoir courageusement évité qu’Ellezelles soit sous un régime linguistique
comme Flobecq en 1963.
Et
je pourrais continuer les « Merci » par dizaine.
Monsieur
Jean,
Après
le rattachement de Mouscron-Comines au Hainaut occidental, vous avez accepté,
il y a 50 ans, de faire campagne avec moi aux élections législatives du 23 mai
1965. Vous étiez suppléant au Sénat. J’étais pour la 1ère fois
candidat suppléant à la Chambre.
Ce
fut notre dernier combat ensemble. Nous avons, chacun, fait plus de 1700 voix.
Vous m’aviez lancé dans l’administration, vous m’avez lancé dans la politique.
Là
où vous êtes, je suis sûr que vous êtes fier de ce que vous avez fait de moi,
de m’avoir permis d’avoir été parlementaire pendant plus de 20 ans, Ministre
pendant 8 ans.
Merci,
Monsieur Jean. Merci Madame Georgette. Merci aussi à vos fils Jean, Guy,
Charly, à leurs épouses, à leurs enfants et petits-enfants au nom de tous ceux
qui, à Ellezelles ou ailleurs, ont eu la chance de les connaître.
Merci
de m’avoir écouté.
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