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lundi 1 juin 2015

2015_06_01 Le samedi 30 mai 2015, au cimetière d’Ellezelles, a eu lieu la commémoration du 50ème anniversaire du décès de Jean VINOIS (18 juillet 1896 – 28 mai 1965).

Des fleurs ont été déposées sur le caveau de la famille au nom de :

-      Monsieur Charles MICHEL, Premier Ministre ;
-      Madame Christine DEFRAIGNE, Présidente du Sénat ;
-      Monsieur Olivier CHASTEL, Président du MR.

Une brochure réalisée, à la demande d’André BERTOUILLE, Vice-président de l’Institut des Vétérans – Institut National des Invalides de guerre, Anciens Combattants et Victimes de guerre, par « LA DEFENSE » a été remise, à l’issue de la commémoration, aux membres de la famille VINOIS par André BERTOUILLE. Elle rappelle le passé patriotique de Jean VINOIS pendant la 1ère guerre mondiale.


Chaque fois que nous venons au cimetière d’Ellezelles sur les tombes de ma famille, mon épouse et moi venons nous recueillir devant ce tombeau.
Je suis donc honoré de pouvoir prononcer ce mot du souvenir à l’occasion du 50ème anniversaire du décès de Jean VINOIS. Avec le regretté Jean RIVIERE, je lui ai consacré, en 1997, une grande biographie. Ce livre, épuisé, avait pour titre « Jean VINOIS, Une éminente personnalité ellezelloise ». Et c’est beaucoup plus que cela.
Merci à Bernard d’avoir organisé ce moment du souvenir. Merci à vous tous d’avoir été présents ici pour ce moment solennel de recueillement.
Je ne suis pas Prince. Je ne parle pas aux morts comme Charles d’Angleterre ou Laurent de Belgique.
Je m’adresserai simplement à vous, Monsieur Jean, pour vous dire – et dois me limiter – MERCI. Et ce sont mes vrais souvenirs.
Merci pour votre engagement comme volontaire de guerre pendant la guerre 1914-1918. Il y a 100 ans. En novembre 1914, vous avez répondu à l’appel du Roi Albert 1er. Le 4 mars 1915, après votre instruction militaire, vous avez rejoint le front de l’Yser au 7ème Régiment de Ligne. Vous avez été blessé au combat lors de l’offensive libératrice et soigné dans les hôpitaux du Docteur Antoine DEPAGE. Après le « cessez le feu » et la victoire finale, vous êtes revenu à Ellezelles. Vous étiez gradé. Merci. Et je vous le dis en ma qualité de Vice-président de l’Institut National des Victimes de la guerre.
Et les années passèrent. Et aussi la 2ème guerre mondiale.
Merci pour l’engagement qui fut le vôtre après la seconde guerre 1940-1945 qui avait fait d’Ellezelles un village dans la tourmente, le combat de Wodecq, les prisonniers de guerre, les arrestations de la Gestapo, la déportation des prisonniers politiques. Ellezelles était un village décapité. Merci d’avoir eu le courage de prendre la direction de la commune et de devenir le Grand Bourgmestre que vous avez été.
Merci pour avoir reconstruit une administration communale en accordant la priorité aux anciens combattants, aux anciens prisonniers de guerre, aux orphelins de guerre, pour étoffer l’administration communale décapitée par la guerre. Rappelez- vous vos nominations. Les 2 gardes-champêtres, les Vandewalle, avaient été arrêtés par la Gestapo en même temps que près de 30 Ellezellois, dont mon père. Vous avez été un bienfaiteur pour nous tous. A 16 ans, j’en fus aussi bénéficiaire.
Merci, à titre personnel, de m’avoir permis, tout en travaillant, d’aller 3 fois par semaine à Bruxelles pour y suivre, pendant 5 ans, les cours de droit administratif.
Merci de m’avoir permis de travailler pour vous, à l’action sociale, lorsque vous fûtes élu Sénateur pendant 8 ans.
Merci d’avoir été pour moi un exemple de justice. Vous aviez voulu placer tous les enfants d’Ellezelles sur un pied d’égalité en votant des subsides aux écoles libres. Vous avez été pour moi un exemple de tolérance lorsque je devins ministre de l’Education nationale.
Merci, après mon service militaire comme Officier de réserve, de m’avoir permis d’entamer ma carrière administrative en devenant Secrétaire communal de la Ville de Comines.
Merci d’avoir courageusement évité qu’Ellezelles soit sous un régime linguistique comme Flobecq en 1963.
Et je pourrais continuer les « Merci » par dizaine.
Monsieur Jean,
Après le rattachement de Mouscron-Comines au Hainaut occidental, vous avez accepté, il y a 50 ans, de faire campagne avec moi aux élections législatives du 23 mai 1965. Vous étiez suppléant au Sénat. J’étais pour la 1ère fois candidat suppléant à la Chambre.
Ce fut notre dernier combat ensemble. Nous avons, chacun, fait plus de 1700 voix. Vous m’aviez lancé dans l’administration, vous m’avez lancé dans la politique.
Là où vous êtes, je suis sûr que vous êtes fier de ce que vous avez fait de moi, de m’avoir permis d’avoir été parlementaire pendant plus de 20 ans, Ministre pendant 8 ans.
Merci, Monsieur Jean. Merci Madame Georgette. Merci aussi à vos fils Jean, Guy, Charly, à leurs épouses, à leurs enfants et petits-enfants au nom de tous ceux qui, à Ellezelles ou ailleurs, ont eu la chance de les connaître.

Merci de m’avoir écouté.


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