LES PROCHAINES ATIVITES

lundi 7 août 2017

2017_08_07 HOUTHEM : Enseigner dans les universités du monde, Économie, politique et spiritualité humaine forment un tout pour un monde plus juste. Séverine Deneulin l’affirme dans ses cours et recherches. Edouard DEBELDER du journal l’Avenir.

Originaire d’Houthem, Séverine Deneulin est professeure d’universités spécialisée en développement humain et justice sociale en lien avec les différentes religions.
Aujourd’hui à Houthem, mais vous voyagez beaucoup?
Mes deux lieux de prédilection sont l’Amérique latine et le Moyen-Orient. Cela fait onze ans que je voyage chaque année en Palestine pour donner un cours sur l’étude du développement à l’Université de Bethléem. Chaque année, je travaille aussi à l’Université catholique d’Argentine et récemment, j’ai commencé une collaboration avec celle de Lima au Pérou.
Par rapport à la violence, nous jugeons les religions sans vraiment les connaître!
Les trois grandes religions monothéistes ont un corps commun.
Il y a peu de connaissance de l’autre. À la mi-juillet, deux Israéliens se sont fait torturer à l’Esplanade des Mosquées à Jérusalem, un site saint de l’Islam. Mais les médias ne disent pas les relations d’amitiés qui existent entre Israéliens et Musulmans: l’année passée, la police m’a fait sortir pas très gentiment de ce site parce que comme chrétienne, je priai. Pour me remettre, je suis allée prendre un café dans un endroit où un Juif et un Musulman se rencontrent chaque jour.
«Nous nous entendons bien. Tout le reste est de la politique.
Nous voulons vivre en paix. On adore le même Dieu. Pourquoi nous bagarrer?»
Pour moi, c’était un beau témoignage de voir un Juif et un Musulman s’entendre comme des frères.
Quel serait pour vous le développement idéal des religions pour l’avenir?
Dans une lettre, le pape François pose la question de la manière de survivre dans la maison commune qui est la planète terre. Le développement de l’être humain et celui d’une religion ne pourront se faire qu’en harmonie avec l’environnement. Si l’environnement n’est pas pris en compte comme la maison commune, notre frère ou notre sœur, n’aura pas d’avenir pour l’humanité.
Pouvez-vous donner votre expérience d’un rapprochement entre religions?
J’organise chaque année un séminaire sur «religion et développement» avec des musulmans et de chrétiens de différents horizons. Nous commençons la journée par un temps de prière commun. C’est très poignant d’être ensemble dans la prière et dans la discussion.
J’espère continuer plus, dès le mois d’août, à l’Université Notre-Dame de South Bend près de Chicago. Il y a sur place un nouveau centre pour le développement entre les religions, ceci grâce à une importante donation d’une famille musulmane. C’est un bel exemple pour une action commune.
Quel est l’avenir pour la religion catholique en Europe?
L’évêque de Bath, l’université anglaise où j’habite, disait récemment: «Si on ne change pas, nous allons être impertinents dans les dix années à venir».
Le défi est d’être ancré dans la tradition mais aussi de lancer le navire vers d’autres eaux. Le défi de l’église catholique est la restructuration totale dans le ministère ordonné.
Je suis engagée dans le mouvement de l’ordination des femmes et des prêtres mariés.
Séverine Deneulin en courte escale chez ses parents à Houthem en juillet 2017.

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