«Je suis pompier volontaire depuis 27 ans. Il y en a peu qui
tiennent aussi longtemps. Et je crains que les jeunes soient de moins en moins
tentés de le devenir.»: Pascal est pompier volontaire à Wavre. Hier, il était
venu soutenir la toute fraîche Association des pompiers volontaires
francophones et germanophones de Belgique. Celle qui doit défendre leurs
intérêts. «Parce qu’on est les oubliés de la réforme des zones de secours. Or,
on n’est pas quantité négligeable.»
Les pompiers volontaires sont 11 000 en Belgique. On compte
5 000 professionnels.
Pas de sous-pompiers : «Quand nous sommes sur le
terrain, on fait le même travail que les pros. On a la même formation, la même
compétence. Mais avec cette réforme, quand on regarde ce que l’on gagne, on
devient des sous-pompiers.»
L’homme a 53 ans. Fit and well, il explique qu’il travaille
aux chemins de fer. Ce boulot complémentaire, c’est une passion. «Une passion
qui prend beaucoup de temps: le soir, la nuit, le week-end… Et ça, ça doit être
accepté à la maison. Pas toujours évident. Alors ce que l’on gagne, ça met un
peu de baume sur les concessions faites.» Mais le principer reste qu’un pompier
est un pompier. Volontaire ou professionnel.
Alors, cette réforme des zones de secours reste en travers
de la gorge des pompiers volontaires qui veulent avoir voix au chapitre.
Frédéric Lex de Plombières est le premier président de
l’APVF & BB (Association des pompiers volontaires francophones et germanophones
de Belgique), il confirme: «Nous voulons être représentés au sein des conseils
de zone où se retrouvent employeurs et syndicats. Où sont les pompiers
volontaires? Dans les petites structures, on pouvait encore discuter avec les
autorités communales. Maintenant, cela va devenir nettement plus compliqué.
D’où cette demande d’avoir une représentation dans les conseils.»
Former mais pas dissuader : Deuxième point soulevé par
la jeune association, les formations: «On va augmenter le nombre d’heures. C’est
très bien. Mais pour les volontaires, ce n’est pas facile, notre réservoir de
jours de congé dans notre boulot normal n’est pas extensible. Pour la formation
de base, par exemple, on double le nombre d’heures. On demande la possibilité
d’un étalement mais aussi que ces, ou des jours, de formation (comme ceux de
remise à niveau ) tombent sous le couvert d’un congé légal. Sinon, on risque
d’arriver avec une situation similaire à ce qui se passe en France où les
effectifs des pompiers volontaires ont fondu de 25%.»
Bref, attention à la pénurie des vocations, du côté de chez
Pascal, le virus a bien été inoculé, son fils est devenu pompier volontaire.
Les pompiers volontaires ont maintenant une association pour
défendre leurs intérêts dans cette réforme qui les a oubliés.
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