Durant toute cette semaine, Lille accueille le 100e congrès
mondial d’esperanto, au Grand Palais. L’an dernier, il avait eu lieu à Buenos
Aires.
Un couple de Warnetonnois, Jean-Claude et Dominique
Thumerelle, y participera et logera à son domicile trois Arméniennes. «Je me
suis intéressé à l’espéranto quand j’étais au lycée, explique le prof de
français et de latin aujourd’hui retraité d’un collège de Bailleul. Une dizaine
d’années plus tard, je suis tombé par hasard sur les livres que j’avais achetés
à l’époque. Et je m’y suis remis avec l’objectif de pourvoir discuter avec
d’autres, notamment des citoyens de l’URSS»
Son épouse, prof d’histoire et de géo dans une école
lilloise, s’y met aussi: «Grâce à l’espéranto, nous avons fait et faisons de
magnifiques voyages. L’association publie un livret avec les noms des
espérantophones du monde entier et, aujourd’hui, tout est disponible sur
internet. Dans les années 80 et par la suite, nous avons été accueillis à
Leningrad, en Ouzbékistan, en Sibérie, à Mourmansk, en Norvège, à Madagascar, à
Cuba, etc. En moyenne, nous partons quatre à cinq semaines par an. En février
dernier, nous sommes allés au Nicaragua et, en compagnie de deux jeunes
espérantophones, nous avons visité une magnifique réserve naturelle dans la
jungle, que les touristes ne connaissent pas.
Et, deux à trois fois par an, nous hébergeons des adeptes de
l’espéranto, à Warneton. Dernièrement, nous avons accueilli un Japonais qui
venait visiter les champs de bataille de 14-18.»
Le plus génial, c’est qu’ils n’ont pas besoin d’interprète:
«Dans le monde, il y a 100 000 personnes qui parlent couramment l’espéranto et
deux à trois millions qui le pratiquent. On arrive très rapidement à se
débrouiller et à exprimer sa pensée.»
Un projet utopiste qui marche : Par rapport à
l’anglais, qui s’impose de plus en plus comme la langue universelle,
l’espéranto offre un avantage imparable: «Pour tous, il s’agit d’une langue
apprise. Il n’y a pas d’hégémonie d’une langue sur une autre.
L’espéranto, assurément un projet utopiste, met toutes les
cultures sur un plan d’égalité. Voilà pourquoi le développement de l’espéranto
a été mis à mal par les deux guerres mondiales engendrées par des
nationalismes. Les dictatures n’aiment pas ce qui peut faciliter les échanges
entre les individus.»
Ce qui plaît à notre couple de professeurs, ce sont les
valeurs d’humanisme et la rencontre d’autres cultures, sur un pied d’égalité:
«Les congrès annuels sont toujours intéressants pour voir comment évolue la
langue. C’est d’ailleurs lors du premier congrès, en 1905, qu’a été créée
l’Académie d’espéranto. J’ai déjà participé aux congrès de Florence, de Rotterdam
et d’Anvers», conclut Jean-Claude Thumerelle.
Installés à Warneton depuis 1980, Jean-Claude et Dominique
Thumerelle apprécient la convivialité et l’ouverture d’esprit des Belges.
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