Elle a délaissé le tableau et ses chers petits pour gérer,
en binôme, une école qu’elle connaît bien et pour qui elle se dévoue corps et
âme. «Ce goût de l’enseignement, je le
dois à ma grand-mère»
La section fondamentale compte quelque 450 élèves, la grande
partie en immersion: «Les parents sont demandeurs, tant les Wallons que les
Flamands et même les Français. L’un d’entre eux me disait dernièrement que s’il
a inscrit ses enfants de l’autre côté de la frontière, c’est parce que
l’apprentissage précoce d’une deuxième langue offre une ouverture vers d’autres
cultures et d’autres apprentissages linguistiques.»
Cette école, elle la connaît comme sa poche pour y évoluer
depuis 23 ans, soit quasiment depuis le début de sa carrière.
«Originaire de Plœgsteert, après des humanités à l’Athénée
royal, je me suis inscrite à l’école normale, à Tournai. Diplômée institutrice
primaire, j’ai fait un premier intérim de trois mois à l’IND, puis trois mois à
Ellezelles et le reste de l’année à Saint-Henri Le Bizet. En septembre, j’étais
engagée à temps plein à l’IND. Je n’ai jamais imaginé exercer un autre métier.
Ce goût d’enseigner, je le dois à ma grand-mère chez qui je passais beaucoup de
temps. Elle me faisait copier et recopier des lignes d’écriture et de calculs.
Une activité que je trouvais très agréable. Et je prenais mon pauvre frère
comme élève!»
Utiliser ses compétences différemment : Même si le métier reste une passion,
s’écoulent les années et naît l’envie de s’investir davantage: «Je n’ai jamais
ressenti la lassitude et je me suis inscrite aux modules du brevet de direction
pour me lancer un nouveau défi. Puis, l’occasion s’est présentée dans ma propre
école. Bien que ce ne soit pas le choix de la facilité, j’apprécie les
fonctions, partagées avec Gertrude Vandamme. D’autant plus que nous bénéficions
d’une équipe soudée avec une bonne ambiance, de l’entraide et beaucoup
d’investissement personnel. Nous entretenons également une très bonne
collaboration avec la section secondaire du Collège de la Lys.»
Seul bémol, une administration tatillonne qui engloutit de
précieuses heures: «J’aurais envie de faire davantage de pédagogie et d’être
plus au contact des élèves, mais le temps manque. De surcroît, autant la vie
d’institutrice peut être planifiée, autant la direction offre des imprévus
permanents à gérer dans l’urgence. En tenant compte d’une seule priorité: les
enfants. Avec les mois, j’ai appris à faire face et à sélectionner l’essentiel,
mais j’ai conscience que j’ai encore beaucoup à apprendre.»
Un tel investissement en énergie et en temps a modifié la
vie familiale: «Comme je rentre plus tard, mon mari s’est mis à la cuisine et
il se débrouille très bien!»
Muriel Kreus met tout en œuvre pour que l’école garde la
réputation d’être familiale et d’aider tous les enfants, quelles que soient
leurs capacités.
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