Les anciens nous contrediront peut-être mais, à notre
connaissance, il n’y a jamais eu de club de jazz en Hainaut occidental. Dans la
région, il y en eut de fameux à Lille et à Lauwe mais, aujourd’hui, le plus
proche se trouve à Bruxelles.
Par «club de jazz», on entend «lieu permanent dédié
principalement au jazz, disposant d’une scène, où il est possible de boire un
verre, voire de manger, mais en respectant les musiciens qui se produisent». Ce
n’est donc pas l’équivalent d’un piano-bar. Un club de jazz, c’est d’abord une
ambiance de cave, de notes bleues, de convivialité. On écoute de la bonne musique
en buvant un verre. C’est cool. Les artistes sont souvent des virtuoses mais
ils ne se prennent pas au sérieux.
La perspective de voir s’ouvrir prochainement un club de
jazz sur la place de Comines est donc un petit événement.
C’est l’ancien échevin et ancien bâtonnier Jean-Jacques
Vandenbroucke qui est à la manœuvre, avec son fils Pierre et toute une équipe
de vieux complices. Il nous a raconté la genèse du projet.
«L’appétit vient en mangeant» : «À la fin des années
1980, avec une première ASBL, nous avions initié un festival de blues à
Houthem. Ça durait toute une journée. On réunissait entre 2 000 et 2 500
personnes mais aussi une centaine de bénévoles. Je me souviens de miss qui
distribuaient des cigarettes: c’était une autre époque… On a arrêté en 1997
parce qu’il commençait à y avoir un peu trop de festivals de blues. Et parce
que notre public était vieillissant. Comme il nous restait 100 000 FB en
caisse, pour nous faire plaisir, on a encore organisé un concert par an…»
Arrive 2012. Pour Jean-Jacques Vandenbroucke, c’est un
tournant: il arrête la politique et décide de consacrer à la musique le temps
devenu disponible. Avec un focus sur le jazz, «une musique plus subtile que le
blues».
Un premier concert est organisé en 2012 dans un bar à vins
de Comines. On invite Steve Houben, figure marquante de la scène belge. Vu le
succès, on organise un deuxième, puis un troisième concert.
«Comme l’appétit vient en mangeant, on s’est structuré, transformant
l’ASBL Blues Rock Festival en ASBL Open Music, raconte VDB, qui en devient le
président. Pourquoi Open Music? Vous avez beau faire ce que vous voulez, et
bien qu’au départ c’est une musique populaire sur laquelle on danse, le jazz
est aujourd’hui considéré comme élitiste. Donc, Open Music, c’est pour ne pas
brusquer les gens. Et cela nous permet aussi de dire que le jazz est une
musique très ouverte. Vous faites écouter un disque d’Ibrahim Maalouf à un
jeune, et il va trouver ça génial!»
«Open Music? Cela nous permet de dire que le jazz est une
musique très ouverte, pas élitiste…»-©Sham
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