Le 27 janvier, la section locale de la FWA a présenté ses
vœux aux agriculteurs de l’entité. Les
réjouissances se sont déroulées dans la salle de réception de Bernard et
Josiane Devroede à « La Howarderie », au Bizet.
Le public était plus nombreux qu’à l’habitude (119 personnes
étaient inscrites), en remerciement de l’important travail accompli par Jean
Castrique en tant que secrétaire de la section locale. Pour l’occasion, Joseph Ponthier, le
président de la FWA et Yvan Hayez, secrétaire de la FWA, avaient fait le
déplacement jusqu’au far west de la Wallonie.
Une fois l’apéro servi, José Ryckebosch, président de la
locale et élu communal, a fait le bilan 2016, tout en présentant les
perspectives 2017. Il est revenu sur les
inondations de fin mai et les pluies incessantes de juin. Pas moins de 85 dossiers de dégâts agricoles
ont été introduits en vue d’indemnités.
Il s’est aussi inquiété de l’amalgame fait entre agriculture
familiale et industrielle. « Une
polémique est née suite à l’introduction simultanée de trois projets porcins et
d’un projet avicole. S’en est suivie une
pétition qui ne faisait pas de différence entre les projets, condamnant ainsi
un projet de type familial. En disant
vouloir protéger l’agriculture familiale, l’effet inverse s’est produit. Les agriculteurs ont perçu cette pétition
comme un affront, une forme de marginalisation de leur profession. Or, nous, agriculteurs, essayons d’être
conformes aux exigences et aux normes européennes en matière de traçabilité,
qualité et bien-être animal. » Sa
conclusion : « Dans un monde qui bouge à un rythme effréné, il est impératif
que nos fermes puissent continuer à se développer. Je refuse d’accepter toutes sortes de frein
sur nos exploitations familiales et souhaite une approche au cas par cas. »
La bourgmestre ff Marie-Eve Desbuquoit a détaillé les
mesures prises pour éviter les inondations : le service technique s’est doté
d’une cureuse-profileuse de fossé ; suivra un taille-haie professionnel.
« Lors d’une réunion qui se tiendra le 2 février, les
agencements futurs proposés par Ipalle seront présentés. Nous serons attentifs à ne pas empiéter de
manière démesurée sur les terres agricoles. »
Durant 54 ans, de sa voix de stentor, il a incarné le
syndicat agricole dans l’entité et ailleurs.
Jeannot : plus d’un demi-siècle de défense des agriculteurs
Ce vendredi, avec beaucoup d’émotion, Jean Castrique (78
ans), alias Jeannot, a passé le flambeau de secrétaire FWA à Benjamin Lemoine
(26 ans).
En 1963, Comines intégrait la Wallonie. « Il y avait une taxe sur les bandages des
véhicules agricoles dans le Hainaut. Une taxe illégale ! Comme agriculteur,
avec quelques autres, nous sommes allés manifester à Mons. Et j’ai été arrêté pour avoir soi-disant jeté
un pavé sur les forces de l’ordre à au moins 100 mètres. Je n’ai jamais été champion de Belgique de
lancement de poids ! J’ai été emprisonné deux jours et demi et, pendant ce
temps-là, les amis ont récolté les petits pois dans notre ferme. Quel exemple de solidarité ! »
Il découvre alors les UPA qui mettent gracieusement à sa
disposition un avocat. Finalement, il est condamné à deux mois de prison avec
sursis.
« En 1973, à la fameuse manifestation de Bruxelles, j’étais
à quelques mètres de l’agriculteur tué par une bombe lacrymogène en pleine
tête. Avec plusieurs amis fermiers, nous
sommes allés à son enterrement. »
Malgré 50 années de défense de l’agriculture familiale, le
constat est amer ! « Nous sommes passés d’environ 300 à 70 agriculteurs et ce
n’est pas fini. La politique agricole
européenne favorisant l’industrialisation de l’agriculture va appauvrir de plus
en plus l’entreprise familiale. Il n’y a
qu’à constater ce qui se passe avec la production laitière. Les fermes à 1000 vaches pourraient tuer les
fermes moyennes dans un avenir proche. »
Mais l’homme reste combatif : « Il faut résister, se battre
et espérer qu’enfin les autorités européennes acceptent les propositions de notre
organisation agricole pour le maintien d’un maximum d’exploitations agricoles
et, de ce fait, la vie dans les communes rurales. »
Ces derniers mots ont été pour son épouse Ginette, « qui a
supporté mes absences et fait mon travail pendant ce temps-là. » Toute l’assemblée s’est levée pour
l’applaudir longuement.
Le secrétaire de la section locale est désormais Benjamin
Lemoine, petit-fils d’agriculteur et agent bancaire.
Anthony Debailleul a été chaleureusement applaudi à la fin
de son discours.
Une page Facebook : « Sauvons le secteur bovin »
Le président des jeunes agriculteurs, le Ploegsteertois
Anthony Debailleul (22 ans), a pris la parole pour dénoncer « l’acharnement
sans précédent dont est victime le monde agricole. Nous sommes responsables de la pollution de
l’eau, de l’air, de la malbouffe, des maladies, etc. C’est tout juste si on ne nous met pas le
terrorisme sur le dos ! Résultat : le fossé entre le monde agricole et le grand
public ne fait que s’agrandir. »
Celui qui sera dans quelques mois diplômé ingénieur en
construction, aidé par des membres du comité FJA, a souhaité mener des actions
concrètes : « Nous avons fait réaliser des panneaux de soutien au secteur bovin
et avons créé une page Facebook pour rétablir la vérité. »
La page « Sauvons le secteur bovin » est alimentée
régulièrement. « Plus il y a aura
d’amis, de « j’aime » et de réflexions, plus il y aura une prise de conscience
des réels enjeux de l’agriculture. »
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