Dans le cadre du centenaire de l’évacuation de Comines, qui
eut lieu du 28 mai au 1er juin 1917, la Ville de Comines France a souhaité
faire ressentir à la population actuelle ce qu’ont vécu leurs aïeux. Tout
naturellement, elle s’est tournée vers sa sœur jumelle, de l’autre côté de la
Lys, dont les habitants ont été évacués en même temps, vers la gare belge de
Wervicq.
Une collaboration s’est mise en place entre diverses
associations: les Amis de Comines (F), le conseil municipal des jeunes (F), le
comité de la Bataille du Canal Reconstitution (B), la Société d’Histoire (B),
le musée de la rubanerie (B), les offices du tourisme, etc. À la clé, un
week-end festif, mais aussi réflexif et historique, sur cet événement qui a
bouleversé les deux villes rubanières.
Le contexte historique: tout au long du mois de mai 1917, la
situation des civils était devenue intenable: les Anglais pilonnaient les deux
cités occupées par les Allemands, en prévision de la bataille de Messines,
programmée le 7 juin.
Le jour de Pentecôte, le 28 mai 1917, à la sortie de la
messe, le brigadier de police Leclerc annonce aux fidèles que l’ordre d’évacuation
générale a été ordonné la veille par les Allemands. Chacun peut emmener 25
kilos et les départs se feront quartier par quartier. Leur destination: la gare
de Wervicq, pour se diriger vers des villes flamandes. Les derniers, qui
partent le 1er juin, racontent qu’ils ont dû attendre le train jusqu’à trois
heures du matin et, depuis Wervicq, ils ont pu contempler le spectacle du
déluge de feu qui s’abat sur Comines.
À deux reprises, sur le parvis de l’église, des saynètes ont
reconstitué l’évacuation, rassemblant à chaque fois quelque 300 personnes. «Il
y a un an que l’on connaît le projet, précise François Maekelberg, à la base du
scénario. Nous avons travaillé avec une bande-son; ce qui oblige à se caler
dans un timing précis. Avec les reconstitutions des trêves de Noël, j’ai acquis
de l’expérience! Et quand on possède la passion, il n’y a jamais de souci. Je
me réjouis aussi qu’il y ait beaucoup d’enfants parmi les figurants. Ils ont pu
vivre de l’intérieur, ressentir le désarroi de celui qui quitte sa maison pour
aller vers l’inconnu. C’est une belle réflexion sur le sort actuel des
migrants.»
Le docteur Yves Ghesquière a coécrit le texte, jouant le
personnage du maire Désiré Ducarin: «Cela me fait plaisir de faire revivre
l’histoire de Comines dans le costume d’un maire aussi particulier. J’en suis
très fier. Nous avons essayé de dynamiser le texte. Nous avions un peu peur
parce que nous n’avons répété qu’une seule fois, en salle, mais tout s’est très
bien passé.»
Nul doute que le public a apprécié à entendre les
applaudissements nourris à la fin du spectacle d’une demi-heure.
Le spectacle était de qualité tant au niveau du texte, que
des acteurs, des costumes et du matériel. Chapeau aux organisateurs!
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