Depuis des
années, Ghislain Castrique (77 ans) se passionne pour l’histoire locale et la
généalogie, sillonnant la région en quête de documents et d’archives. C’est
ainsi qu’en avril dernier, Dirk Noyelle, employé à l’antenne communale de
Ploegsteert, le contacte suite à un mail qui est arrivé de Saint-Pathus, une
bourgade de Seine-et-Marne. La mairie est en quête de renseignements sur
Florimond Leuridan, un héros de la résistance fusillé par les Allemands,
agriculteur à Saint-Pathus, mais qui était né à Ploegsteert, le 22 juin 1902.
«Ma maman
s’appelait Isabelle Leuridan, explique le passionné. Or, un livre a été écrit par
le prêtre courtraisien Joris Leuridan, sur la généalogie de cette famille.
Comme j’en possède un exemplaire, je me suis directement mis en quête de ce
Florimond. Il y est bien mentionné! Son père, qui s’appelait aussi Florimond,
fermier-meunier dans la rue du Romarin, a été échevin à Ploegsteert de
1904-1914. Mais, dès que les premiers obus tombent sur Ploegsteert, la famille
fuit en France, dans la forêt de Morbecque. À la fin de la guerre, après le
constat que tous leurs biens ont été détruits, aucun membre de la famille ne
revient à Ploegsteert. Quand il se marie avec une dame de Tourcoing, le fils
reprend une ferme à Saint-Pathus, à quarante kilomètres de Paris.»
Durant la
Deuxième Guerre mondiale, il s’engage dans les Forces françaises de l’Intérieur
(FFI), grimpe les échelons et devient le capitaine Leuridan. «Depuis l’été
1943, son groupe recevait les parachutages d’armes. Mais le 26 août 1944, alors
qu’il se dirigeait en direction de Meaux pour chercher le moyen de couper la
route aux Allemands, il a été trahi, puis capturé près de la commune d’Iverny
et fusillé sans jugement le soir même par un groupe de SS, à Cregy-les-Meaux,
dans le parc du Château de la Roche. Son corps n’a été retrouvé qu’un an plus
tard, le 3 août 1945.»
Aujourd’hui,
à Saint-Pathus, une rue porte son nom et, dans le parc où il a été tué, une
plaque rappelle qu’il est mort en héros.
Même s’il
ne peut établir le lien familial avec sa maman, Ghislain Castrique est heureux
d’avoir pu donner quelques renseignements à la commune de Saint-Pathus.
«Via
Internet, j’ai cherché à entrer en contact avec sa famille, d’autant que je
savais qu’il a eu deux fils: Gilbert et Claude. Le premier est mort quelques
jours après sa naissance. Claude est le père de deux filles, qui sont nées à
Roubaix. Sans doute la veuve de Florimond a-t-elle cédé la ferme pour revenir
dans sa région natale. J’ai réussi à contacter l’une des deux filles et elle a
promis de me recontacter pour me rendre visite.»
L’histoire
n’est donc pas tout à fait terminée et promet encore de belles rencontres. Pour
ne pas oublier le sacrifice d’un héros complètement inconnu dans son village
natal…
Pour
Ghislain Castrique, la généalogie est une vraie passion, parce qu’on y découvre
la petite histoire dans la grande Histoire.
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