Certaines reconversions épousent les rêves de petite fille.
C’est le cas de Nadine Barroo (47 ans), qui vient d’ouvrir un salon de
toilettage pour chien. «Je me souviens très bien qu’en juin 1980, l’instituteur
Gérard De Witte avait invité les élèves de sixième primaire à son domicile. Il
nous a demandé quel métier nous aimerions exercer et j’ai répondu «toiletteuse pour
chiens». Toute la classe s’est mise à rire, trouvant ce métier bien farfelu.»
Passent les années et Nadine décroche un diplôme de travaux
de bureau à l’IND. «J’ai travaillé dix-sept ans comme secrétaire administrative
chez l’avocat Francis Dujardin, à Comines. Suite à son décès, j’ai été engagée
par le notaire Michel Dubuisson, à Dottignies où je suis restée huit ans. Quand
il a pris sa retraite, j’ai travaillé dans une autre étude, mais j’ai perdu mon
emploi début 2014. C’est alors que je me suis dit: pourquoi ne pas me
reconvertir pour terminer ma carrière en exerçant un métier qui m’apporte de la
satisfaction et de la fierté. Le rêve d’enfance a immédiatement ressurgi.»
Première étape: convaincre du projet le mari et les deux
filles, et pouvoir transformer le précieux garage en salon. «Je remercie
vraiment Francky (Desreumaux), pour l’aide apportée! Sans le soutien familial,
aucun projet ne tient la route».
Deuxième étape: obtenir le diplôme à la Promotion Sociale de
Quiévrain, complété par des stages. «J’ai eu beaucoup de chance avec mes
maîtres: Stéphanie Croain (Warneton), Régis Pareyn (Le Bizet) et Émilie qui
tient le «Poil aux pattes» à Froyennes.»
Troisième étape: trouver une dénomination: «Je voulais
obtenir un jeu de mots avec «Lys», tout en mentionnant qu’il s’agissait de
chien. «Au Poil Lys» était né!».
Le 1er juillet, à 9 heures, Mozart, un teckel à poil de
yorkshire, inaugurait la baignoire. «Je n’étais même pas stressée, j’avais
juste conscience d’avoir fait le bon choix. J’ai vite compris l’importance
d’avoir une bonne formation et du matériel de qualité pour s’adapter aux
innombrables races. Ces derniers jours, je me suis occupée d’un lévrier
irlandais de 86 cm: il vaut mieux être équipé et savoir ce que l’on fait!»
Le salon, qui est climatisé, propose un self dog wash: «Il
n’est pas toujours simple de laver un chien chez soi. Voilà pourquoi je mets à
disposition la baignoire adaptée, les shampooings, les brosses, les essuies,
etc. Je donne aussi des conseils. Le prix est de 10€ pour un petit chien, 12€
pour un moyen et 15€ pour un grand. Les poils et le nettoyage sont pour moi.»
Les premières semaines sont de bon augure: «Je voulais
ouvrir pendant les vacances, pour faire les choses à l’aise. Le stress: j’ai
assez donné quand j’étais secrétaire. Je prends mes rendez-vous bien espacés;
ce qui me permet de m’occuper du chien et de parler avec le propriétaire.»
De quoi satisfaire deux qualités de la maîtresse des lieux:
l’amour des chiens et la soif de relations humaines.
«Au Poil Lys», rue du Kortekeer, 2 – 0479 53 44 88.
Nadine Barroo rayonne dans un salon climatisé aux tons
chatoyants. Surtout lorsque Mozart, son premier client, est de retour pour un
toilettage
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