Dans les années 60, le Cominois Simon Vanhée commence à
récupérer des métiers à tisser voués à la casse. Mais faute d’un site adapté,
ce matériel ne pouvait être mis en valeur. «Grâce à l’intervention de maître
Francis De Simpel, vice-président de la Société d’Histoire, la famille Brussin
accepta de céder l’ancienne salle de danse à l’administration communale en mai
1982, raconte Marcel Bouckhuyt, administrateur du musée de la Rubanerie.
Aussitôt, Simon se mit au travail et le 17 novembre 1983, il serrait le premier
boulon du premier métier du futur musée de la rubanerie cominoise. De longs
mois de travail acharné permirent d’installer les différents métiers (faute de
place certains n’étaient pas exposés et stockés en plusieurs endroits de la
ville).
700 personnes à l’inauguration
Dans le but d’aider au développement du musée et de
participer à sa gestion, Simon créa la Confrérie des Maîtres rubaniers. Marcel
Bouckhuyt continue: «Enfin le grand jour tant attendu arriva. Le 20 juillet
1985, le musée fut inauguré en présence de la toute grande foule. Sous la
houlette de Simon Vanhée et des membres de la Confrérie, près de 700 personnes
découvrirent les trésors du nouveau musée. Le succès de l’inauguration n’allait
pas se démentir et c’est par centaines que les visiteurs affluèrent.»
En 1994, suite au décès de Simon Vanhée, la direction fut
reprise par le rubanier Remi Broucke, compagnon de route de Simon. Son premier
défi fut d’organiser les festivités du 10e anniversaire: création de la «Bleu
Vinte» par la Houblonnière, apposition d’une plaque en souvenir de Simon.
Lors des discours, le bourgmestre, Gilbert Deleu, annonça
une importante rénovation du bâtiment: toiture, plâtrage, peinture, mise à
niveau. En mars 2003, les collections – transférées rue Beauchamp durant les
travaux – regagnaient le musée avec moins de métiers exposés mais davantage
accessibles, des vitrines esthétiques pour accueillir les collections de
rubans, le petit matériel technique.
La situation du musée évolua également du côté
administratif, avec la création du Centre de la rubanerie cominoise pour gérer
le musée.
«Afin d’assurer la renommée du musée, plusieurs actions ont
été entreprises, avec l’Office de Tourisme», précise Marcel Bouckhuyt. La plus
spectaculaire fut la mise sur pied en 1999 d’un programme de visites nommé «Le
Chemin des contrebandiers» avec le musée du tabac à Wervik et la distillerie
Claeyssens à Wambrechies. En 2004, le musée fut également intégré dans un circuit
intitulé «La Route du textile».
À l’initiative d’Anny Beauprez, les bénévoles donnèrent
plusieurs spectacles théâtraux dans les locaux du musée.
Premier de Wallonie picarde : Pour répondre aux
critères de la Communauté française, le musée de la Rubanerie se devait d’avoir
un conservateur à temps-plein. Le 3 février 2009, Olivier Clynckemaille, fut
nommé. Le ministère de l’Emploi octroya un poste d’employé, à partir du 5
janvier 2010 à Laurie Fauquenoit. Le 26 janvier 2011, un nouveau Conseil
d’administration fut élu par l’Assemblée générale et Alain Pottel fut désigné
comme nouveau président.
Récompense de tous ces efforts, le 18 avril 2013 le musée
s’est vu décerner par le Commissariat général de Tourisme et le ministère du
Tourisme de Wallonie le label «Wallonie destination qualité niveau I» mettant
en évidence la qualité du service, devenant le premier musée de Wallonie
picarde à bénéficier de cette appellation. Simon Vanhée avec des jeunes élèves.
Pour les 175 ans de la Belgique, Comines fut invitée à
Bruxelles pour représenter son passé industriel. Le ruban tricolore que les
rubaniers de Comines tissèrent sur place, fut offert aux nombreux passants
surpris de voir fonctionner un métier d’un autre siècle.
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