LES PROCHAINES ATIVITES

samedi 17 décembre 2016

2016_12_17 WARNETON/ PLOEGSTEERT : Comines, pas le dépotoir de la Wallonie! La firme Taveirne ne veut plus produire de porcelets et modifie sa demande de permis. Un tour de cochon supplémentaire pour ses détracteurs. Marie-France PHILIPPO du journal l’Avenir.

Jeudi soir, Éric Gosselain, gérant du bureau d'études DLV, a présenté la demande de permis unique introduite par la firme Taveirne.
On croyait naïvement que ce projet remplaçait les trois autres déjà présentés. Il n'en est rien! Les deux projets, l'un de 10 100 porcs à Ploegsteert, l'autre de 6 965 porcs à Ten-Brielen, suivent leur cours légal. Il s'agit en fait de la modification du projet de la route Neuve-Eglise à Warneton.
L'objectif: supprimer l'élevage pour ne faire que de l'engraissement. Côté permis, les 1 400 truies, 3 360 porcelets et 400 cochettes se «transforment» en 11 880 porcs. Concrètement, les deux maternités seraient rénovées, alors qu'une porcherie serait construite. Ces trois bâtiments seraient équipés d'un laveur d'air.
Éric Gosselain a motivé le choix de la famille Taveirne de changer le projet: un surplus de porcelets sur le marché entraîne les prix à la baisse. Il devient dès lors intéressant de les acheter.
Indignation de Christian Vercaigne, du comité «Stop aux élevages démesurés»: «Vous doublez la production avec, à la clé, deux fois plus de lisier, de charroi et de nuisances.» «Je vous invite à prendre l'apéro chez moi, à Ten-Brielen. Vous comprendrez mieux l'efficacité des laveurs d'air!» Francis Brysse, riverain des maternités, renchérit: «Après l'apéro, vous venez manger chez moi! Cela ne sent pas bon du tout. Parfois, si le linge a été mis à sécher dehors, il faut le relaver.» «À certaines cérémonies du Last Post, on ne sait plus respirer», s'offusque Joseph Delrue.
Joël Lindeboom est perplexe: lors de la dernière réunion, Éric Gosselain a justifié l'augmentation par la volonté de la société de travailler en circuit fermé et d'engraisser un maximum de porcelets nés sur l'exploitation! Or, on supprime tout élevage! «Nous serons encore roulés dans cette affaire! Dans dix ans, on se retrouve ici pour un autre agrandissement, car le cours du porc se sera écroulé. Nous allons devoir ressortir nos mouchoirs. Ce genre de projet ne crée aucun emploi et empêche d'autres développements.»
François Vercruysse renchérit: «On a cassé le marché du porcelet et, avec de tels projets, ne va-t-on pas casser celui du porc gras? Et détruire un peu plus l'agriculture familiale?»
Réponse laconique d'Éric Gosselain: il y a de la place pour toutes les catégories: bio, labellisé, industriel, etc.
«On fait du bio dans les Ardennes et, ici, on autorise n'importe quoi, réplique Christian Vercaigne. Il faudrait que les autorités régionales prennent une mesure pour Comines-Warneton et qu'on interdise toute extension. Nous ne devons pas être le dépotoir de la Wallonie.»
Côté personnel, selon Éric Gosselain, «ce genre d'exploitation occupe de 3 à 4 personnes. Il n'y aura donc pas de création d'emploi.» Et l'on pourrait même parler de diminution car la rumeur attribue la volonté de la famille Taveirne de se débarrasser des porcelets, qui exigent davantage de soins, à cause de soucis avec son personnel des pays de l'Est.
Les opposants ont fait le calcul: 11 880 porcs, 2,5 cycles par an, c'est 30 000 unités. Ils veulent connaître le charroi qui y est lié.


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