Le centre culturel de Comines-Warneton a crée le festival
art/terre en 1994. Ce rendez-vous
bisannuel a voyagé, évolué vers l’art contemporain et s’est découvert des
partenaires dans le groupe opensites, s’alliant avec les centres culturels de
Villeneuve-d’Ascq et d’Ypres.
Pour la douzième édition, huit créateurs ont été sélectionnés
en vue de la création d’une œuvre originale dans la laquelle la terre et le
territoire sont essentiels : « Nous avons reçu 40 dossiers. Il a fallu faire un choix, explique Emilie
Biguet, animatrice culturelle. Nous
n’avons pas été déçus quant à la réalisation de ses projets et le site était
excellent. Finalement, peu de personnes
connaissaient ce coin de l’entité, même parmi les Bizétois ! Nous avons arrêté
le système de concours. Même si les
artistes étaient moins motivés par l’aspect concurrence, tous ont joué le jeu
et réalisé plus ou moins l’œuvre prévue. »
Le bémol provient de la fréquentation : « Il y a eu assez
peu de visiteurs ; ce qui a été un peu général lors de Comines Ville
Ouverte. Est-ce le site plus retiré ? la
météo ? le manque d’intérêt pour l’art ? ».Il se murmure que cette douzième édition sera la
dernière. Même si la décision revient au
conseil d’administration, le coût d’une telle manifestation en vaut-il la
chandelle : 1250 € pour chacun des huit artistes, le logement durant une
semaine à la Howarderie, la nourriture, le chapiteau, les animations, etc.
Des moutons faits de briques
Grâce au partenariat d’Hainaut Culture Tourisme, des visites
guidées ont permis de mieux comprendre les œuvres. Ce qui est très souvent indispensable ! Près
du jardin de la régie des quartiers, des moutons paissent tranquillement. Ces petits animaux faits de briques sont une
œuvre du collectif lillois Inside Paysage sur la dualité entre le paraître et
l’être. Ces sculptures semblent être
dans leur élément naturel, mais leur nature réelle fait qu’il s’agit d’une
duperie.
Une partie des œuvres a trouvé place dans un terrain en
friche. Fin des années 1950, un couple
d’agriculteurs à la retraite ouvre un café-guinguette, Le Chalet Bis. A l’arrière, ils transforment la prairie en plaine
de jeux. En 1978, les lieux changent de
propriétaires et d’affectation : un restaurant y prend place jusqu’en 1981,
puis survient un bar à hôtesses.
Vingt-cinq ans plus tard, les lieux sont laissés à l’abandon.
Le terrain est alors acheté par la Ville, qui le met à la
disposition de la régie des quartiers pour sa formation d’horticulture. Il y a deux ans, le jardin est déménagé, vu
le projet urbanistique. La friche est
de retour !
En écho à la construction du nouveau quartier, la Française
Capucine Desoomer a investi un ancien jeu pour y installer des corps d’enfants,
enveloppes de tissus remplies de terre et de graines. Ces habitants sans terre sont en
attente. Assurément l’une des œuvres les
plus touchantes.
L’ancien rouleau de jeu a trouvé une nouvelle fonction en
abritant des enfants.
Profitant de la présence artistique et du chapiteau, la
régie des quartiers a fêté ses dix ans, tout en organisant la pose officielle
de la pierre de la maison de village.
Dans le cadre du plan communal d’aménagement, la Ville a
programmé la construction de 220 logements.
Le premier d’entre eux sera la maison de village construite par Lysco,
un bâtiment qui renfermera huit logements sociaux et les bureaux de la régie
des quartiers. Didier Vandeskelde,
David Werquin et Marie-Eve Desbuquoit ont joué de la truelle.
A l’intérieur du chapiteau, Didier Vandeskelde a rappelé la
belle évolution de la régie, qui dispense des formations de paveur-dalleur,
d’horticulture, d’aide-ménagère et de couture.
« L’objectif est de retrouver la confiance en soi, tout en acquérant des
connaissances. Ensuite, ils peuvent
trouver un travail où ils se sentent bien et où ils excellent. »
L’artiste polonaise Polska vit à Paris. Elle a construit la
pirogue des origines, surgit de la terre.
« La terre est défrichée, à nous d’y déchiffrer nos propres racines, de
nous y reconnaître et de la prendre en mains.
Elle contient tout ce dont nous avons besoin pour exister. Conservons-là pour qu’elle continue de nous
offrir la vie et les chemins. La pirogue
nous entraine dans son voyage. Fine embarcation intemporelle, porteuse de nos
mémoires et de celles de la nature, d’un paysage à l’autre, dans un continuum
incessant», explique Polska. Et de
conclure : « Nos œuvres ne sont-elles pas, symboliquement, les archéologies de
demain ? »
1 commentaire:
Mieux vaut abandonner cet Art ,il coûte bien trop cher et n'attire plus les foules ,ouila météo était bonne et n'est pas en cause pour le manque de public.
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