Le samedi 15 décembre, Resma Jeetun (44
ans), originaire de l’île Maurice, unissait sa destinée à Ghislain Guilbert (53
ans), en l’hôtel de ville de Comines, devant la bourgmestre Marie-Eve
Desbuquoit. Mais la fête ne s’est pas arrêtée ce jour-là puisque le samedi
suivant, les amoureux se sont mariés religieusement suivant le rite hindou, en
la salle «Mademoiselle Jeanne Leterme», du Collège de la Lys où enseigne le
marié.
La suite logique d’un amour né entre un
veuf et une veuve, qui se sont rencontrés sur internet, en janvier 2016. «L’été
dernier, j’ai invité Ghislain chez moi, à Quatre Bornes, rappelle Resma. Chez
nous, quand une femme seule accueille un homme à son domicile, la pression
locale est telle qu’il faut que cette relation débouche sur un mariage. La
cohabitation est encore mal perçue.»
Mais rien ne les obligeait à un mariage
religieux: «Je suis très croyante, explique la Mauricienne, dans un français
impeccable. Comme je pratique la religion hindouiste, je trouve normal que l’on
se marie suivant ses rituels sacrés. Cela ne m’aurait pas dérangé de m’unir
selon le rite catholique, mais Ghislain ne le souhaitait pas. La cérémonie
aurait pu avoir lieu en Île Maurice, mais la tradition veut que l’on invite la
famille et les amis; ce qui fait qu’il n’y a jamais moins de 200 personnes! Ce
sont des fêtes grandioses, qui durent quatre jours. À Comines, tout est bien
plus raisonnable.»
L’application du sindoor : Sa sœur aînée,
qui vit à Bruxelles, s’est mise en quête d’un prêtre hindou. «Comme celui de la
capitale n’était pas disponible, ce jour-là, celui d’Anvers s’est déplacé,
souligne Ghislain. Il est venu avec une valise remplie d’ustensiles sacrés et
surtout avec le «sindoor», cette poudre orange placée sur le front des mariés.
Bénie, elle est l’équivalent de l’alliance chrétienne.»
«J’ai vécu cette cérémonie comme un grand
moment d’émotion, poursuit Resma. L’hindouisme est une religion de tolérance,
d’amour et de joie de vivre qu’importe la situation où l’on se trouve. Ces
sentiments, je voulais les partager avec d’autres, je voulais faire profiter
mes amis européens de l’authenticité d’une culture.»
Une impression partagée par le marié:
«Comme ce n’est ni ma religion ni ma culture, j’avais plutôt l’impression de
jouer un rôle que d’être concerné par le sacré de l’instant, mais il n’empêche
que je l’ai vécu avec beaucoup d’émotion et de curiosité. De respect aussi pour
des pratiques ancestrales.»
Le rouge lié aux valeurs féminines : La
couleur rouge domine durant le cérémonial: «Elle est liée aux valeurs
féminines: le courage, la beauté, etc. J’ai apporté de l’Ile Maurice une robe
en satin, qui porte le nom de “ lehenga ”. Dans nos traditions, rien n’est
laissé au hasard.»
Quant à l’homme, il porte une tenue appelée
«kurta», aux couleurs crème et rouge. «Je l’ai achetée à Wazemmes, près de
Lille, où l’on vend des costumes hindous», explique Ghislain.
Alors que leur vie à deux a débuté sous de
favorables auspices, il ne nous reste plus qu’à leur souhaiter le meilleur pour
l’avenir.
Ghislain et Resma, entourés de leur
famille, ont vécu la cérémonie entre sacré, émotion et grand bonheur.
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