Une trentaine de passionnés venus de Belgique, de France, de
Grande-Bretagne et d’Allemagne ont passé deux jours à refaire les gestes que
des soldats ont accomplis, il y a 101 ans. Certains ont passé la nuit dans les
tranchées. Un acte courageux, même si les conditions météorologiques étaient
particulièrement favorables cette année.
Une cérémonie officielle s’est tenue samedi, à 15 h, en
présence de l’ambassadrice de Grande-Bretagne, Alison Rose, et de l’ambassadeur
d’Allemagne, Rüdiger Lüdeking. Tout un symbole!
François Maekelberg, le maître d’œuvre, est revenu sur ces
journées de décembre 1914: «Ces soldats subissaient les mêmes conditions. Leur
seul désir était de passer Noël en paix. La consigne de départ était de ne pas
tirer, de chaque côté, sauf si cela devenait indispensable. Les soldats
allemands avaient installé des sapins illuminés de bougies et ils ont entonné
des chants de Noël. Les Britanniques ont répondu avec d’autres chants.
Finalement, les deux camps ont chanté ensemble. La trêve venait de commencer.»
La suite constituera un soupçon d’humanité dans un océan de
haine: «On se salue, on se serre la main, on échange de la nourriture, des
insignes ou des boutons. Les deux camps ensevelissent ensemble leurs morts. Le
point d’orgue sera la partie de football que l’on a jouée ici au Saint-Yvon,
mais aussi ailleurs.»
Des lettres et des documents attestent que ce n’est pas une
légende: «C’est juste la réalité d’un sursaut d’humanité à la lumière de Noël».
L’ambassadrice anglaise, Alison Rose, a dit son honneur
d’être présente: «Le football était le langage commun des soldats. La preuve
que dans le plus improbable des lieux, l’espoir est possible. Et l’on pense
particulièrement à la Syrie.»
L’Allemand Rüdiger Lüdeking a parlé d’une «cérémonie
émouvante, qui maintient un souvenir important, surtout en cette période
incertaine. Cet endroit peut servir comme monument au désir des hommes de
passer leur vie en paix.»
«Ce lieu participe au devoir de mémoire et il est important
pour la paix», a renchéri Gilbert Deleu.
La cérémonie s’est terminée par un hommage à Marie-Thérèse
Notredame-Denudt, décédée le 7 décembre, à l’âge de 89 ans. Une vie passée dans
la ferme à côté du site de la Trêve de Noël, sorte de base arrière. François
Maekelberg: «Grâce à elle, nous avons pu vivre cette fantastique expérience.
Elle était notre marraine à tous.»
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