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samedi 1 octobre 2016

2016_10_01 COMINES : Paul peint près de la tombe de Gisèle à Comines, inconsolable du décès de son épouse, Paul Desmet peint près d’elle, devant sa tombe. Son grand amour demeure sa muse par-delà l’absence physique. Marie-France Philippo du journal l’Avenir de ce jour.

Presque chaque jour, Paul Desmet (80 ans) emmène pinceaux et chevalet au cimetière pour peindre au côté de son épouse Gisèle, décédée en février 2015, à l’âge de 84 ans.
«Nous étions toujours ensemble. Quand je peignais à la maison ou dans la nature, elle lisait à mes côtés. Aujourd’hui, il me faut venir près d’elle pour poursuivre mon œuvre. Je sens sa présence, je lui parle. Elle est près de moi. D’ailleurs, chacune des toiles, je la signe ‘Paul et Gisèle’.
Normal, puisque nous sommes deux pour la réaliser… Le plus difficile, c’est le soir, quand je dois la quitter. Mais, chez nous, son portrait trône dans toutes les pièces. Rien n’a bougé depuis son départ. Nous nous sommes mariés en 1957 et, depuis 1974, nous avons aménagé notre nid dans la rue du Triangle, à Comines. Tant de choses et de souvenirs me rappellent sa présence.»
«J’ai appris dans les livres d’art »
S’il demeure inconsolable, la peinture permet à celui qui est originaire du Bizet de continuer à vivre: «Pendant la guerre, j’ai eu un accident à la jambe. Pour m’occuper, je dessinais sur une ardoise ce qui m’entourait. Adulte, j’ai travaillé à la Briqueterie du Pont-Rouge. Là, j’ai eu le pied droit écrasé et, durant trois ans, je ne savais plus marcher. Je me suis remis à la peinture. J’ai appris toutes les techniques dans les livres d’art.
Ensuite, durant 33 ans, j’ai conduit les bus de ligne. Dans la journée, j’avais des coupures et j’avais toujours avec moi un carnet de croquis. L’art est essentiellement basé sur l’observation. Mon maître est Rubens, parce qu’il était capable de tout peindre.»
Il peint les édifices religieux : L’artiste-peintre a connu une belle carrière, exposant essentiellement en France. Aujourd’hui, vu qu’il ne souhaite pas s’éloigner de Gisèle, il s’est décidé à reproduire les grottes, calvaires et chapelles de la région.
«Quand Gisèle est partie, je n’avais plus de goût à rien. Avec l’été, j’ai repris mes pinceaux. Peindre m’a toujours permis de tout oublier; mes soucis, mais aussi la folie du monde qui m’entoure.
Ma fille Isabelle m’a soufflé l’idée de peindre des édifices religieux.
Avec l’aide de la société d’Histoire, j’ai cherché de vieilles photos ou reproductions. Il y a plus d’un an que je suis occupé et j’en suis à mon 46e tableau: il s’agit de la chapelle de la Morte-Lys, détruite par la guerre 14-18. Elle était située à un bel endroit, entre la Lys et le canal.
Récemment, j’ai aussi peint les tombes militaires britanniques, dans le cimetière de Comines. J’ai fait une rapide esquisse de l’ensemble, puis je suis venu peindre le tableau près de Gisèle.»
La météo lui importe peu: «Quand on peint à l’huile, une pluie légère ne dérange pas. En août, lorsqu’il faisait très chaud, j’ai toujours été fidèle au poste.
Certains sont venus m’apporter de l’eau. Ni les rayons du soleil ni l’averse ne m’éloigneront de Gisèle!»
Fidèle à son épouse et à ses pinceaux, Paul Desmet poursuit son œuvre dans une veine plus religieuse.

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