Isabelle Menneson
alias Margo est une jeune cinquantenaire qui a un parcours tout à fait
singulier. Cette dame fait de l’artisanat à partir d’objets recyclés. Mais sa
singularité ne s’arrête pas là…
Originaire de Calais, Margo suit d’abord un CAP en lettrage
puis elle part se marier à Anvers pour tenir ensuite une taverne restaurant
avec des ateliers de petites créations artistiques. Elle en profite pour suivre
les cours de l’école des Beaux-arts anversoise en néerlandais alors que sa
langue maternelle est le français.
Du village de la pierre au village des briqueteries :
«Après mon divorce, je me suis installée au Bizet, pour me
rapprocher de la France. Coïncidence, je suis passée de Steendorp (près
d’Anvers), village de la pierre au Bizet avec ses briqueteries. Au chômage,
j’ai alors suivi la formation de soudeur pour m’aider dans mon art.»
Encore une originalité pour Margo: elle a commencé la
soudure à 50 ans, seule femme au milieu de jeunes hommes d’une vingtaine
d’années. «Ils m’appelaient grand-mère! Pour eux, c’était inconcevable que je
fasse cette formation de soudeur. Même le prof m’avait déconseillé la formation
parce que je devais aller dans des usines. Vu mon opiniâtreté, il m’a acceptée
et l’année suivante, il me montrait en exemple aux autres élèves.
En arrivant au Bizet, j’ai suivi, d’abord, une formation de puéricultrice
pendant deux ans, dont une année en stage dans une école maternelle française.
J’ai comme projet de travailler en arts plastiques avec des 4/5 ans. Les
enfants sont intéressés par le recyclage.»
Pas que le métal :
C’est l’un des leitmotivs de notre artisane: recycler est sa
spécialité: souder, coller, transformer pour donner naissance à une création
unique. Le métal reste sa matière de prédilection mais elle grave aussi du bois
«Pour moi tout est recyclable: un tronc d’arbre, un bout de ferraille, un
tambour de machine à laver. Par exemple, un client vient de me ramener un petit
chalumeau pour être transformé en lampe. On va essayer d’en faire une œuvre
d’art. Pour cela, il faut beaucoup observer tout en échangeant sur le projet du
client»
L’objet le plus original ramené à Margo était un morceau de
bois flottant apporté par un éclusier qui a été transformé en un poisson avec
des billes en guise d’yeux.
Pour la réalisation, il faut travailler et souder (au
chalumeau mais aussi à l’arc) dans un atelier avec une bonne ventilation. C’est
impossible de travailler sur place, dans une boutique. «J’arrête donc mon
magasin mais l’aventure n’est pas terminée. Des idées de création, j’en ai
plein la tête. J’ouvrirai les portes de mon atelier du Bizet pour des
expositions. J’aimerais exposer dans une galerie d’art dans le Vieux Lille.»
Page Facebook: l’art de deux mains ou 0472 83 19 41
L'art de la Main au début de la rue du Touquet au Bizet.
Margo en pleine création à partir d’un petit chalumeau.
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