LES PROCHAINES ATIVITES

samedi 25 février 2017

2017_02_25 COMINES-WARNETON : Quelle perspective pour l’agriculture familiale ? Grand messe annuelle du monde agricole, la réunion des vœux a permis à Jean Castrique de dire au revoir aux siens, mais certainement pas adieu. Marie-France PHILIPPO qui m’a permis de rendre hommage à Jeannot.

Le 27 janvier, la section locale de la FWA a présenté ses vœux aux agriculteurs de l’entité.  Les réjouissances se sont déroulées dans la salle de réception de Bernard et Josiane Devroede à « La Howarderie », au Bizet. 
Le public était plus nombreux qu’à l’habitude (119 personnes étaient inscrites), en remerciement de l’important travail accompli par Jean Castrique en tant que secrétaire de la section locale.  Pour l’occasion, Joseph Ponthier, le président de la FWA et Yvan Hayez, secrétaire de la FWA, avaient fait le déplacement jusqu’au far west de la Wallonie.
Une fois l’apéro servi, José Ryckebosch, président de la locale et élu communal, a fait le bilan 2016, tout en présentant les perspectives 2017.  Il est revenu sur les inondations de fin mai et les pluies incessantes de juin.  Pas moins de 85 dossiers de dégâts agricoles ont été introduits en vue d’indemnités.
Il s’est aussi inquiété de l’amalgame fait entre agriculture familiale et industrielle.  « Une polémique est née suite à l’introduction simultanée de trois projets porcins et d’un projet avicole.  S’en est suivie une pétition qui ne faisait pas de différence entre les projets, condamnant ainsi un projet de type familial.  En disant vouloir protéger l’agriculture familiale, l’effet inverse s’est produit.  Les agriculteurs ont perçu cette pétition comme un affront, une forme de marginalisation de leur profession.  Or, nous, agriculteurs, essayons d’être conformes aux exigences et aux normes européennes en matière de traçabilité, qualité et bien-être animal. »  Sa conclusion : « Dans un monde qui bouge à un rythme effréné, il est impératif que nos fermes puissent continuer à se développer.  Je refuse d’accepter toutes sortes de frein sur nos exploitations familiales et souhaite une approche au cas par cas. »
La bourgmestre ff Marie-Eve Desbuquoit a détaillé les mesures prises pour éviter les inondations : le service technique s’est doté d’une cureuse-profileuse de fossé ; suivra un taille-haie professionnel.
« Lors d’une réunion qui se tiendra le 2 février, les agencements futurs proposés par Ipalle seront présentés.  Nous serons attentifs à ne pas empiéter de manière démesurée sur les terres agricoles. »
Durant 54 ans, de sa voix de stentor, il a incarné le syndicat agricole dans l’entité et ailleurs. 
Jeannot : plus d’un demi-siècle de défense des agriculteurs
Ce vendredi, avec beaucoup d’émotion, Jean Castrique (78 ans), alias Jeannot, a passé le flambeau de secrétaire FWA à Benjamin Lemoine (26 ans). 
En 1963, Comines intégrait la Wallonie.  « Il y avait une taxe sur les bandages des véhicules agricoles dans le Hainaut. Une taxe illégale ! Comme agriculteur, avec quelques autres, nous sommes allés manifester à Mons.  Et j’ai été arrêté pour avoir soi-disant jeté un pavé sur les forces de l’ordre à au moins 100 mètres.  Je n’ai jamais été champion de Belgique de lancement de poids ! J’ai été emprisonné deux jours et demi et, pendant ce temps-là, les amis ont récolté les petits pois dans notre ferme.  Quel exemple de solidarité ! »
Il découvre alors les UPA qui mettent gracieusement à sa disposition un avocat. Finalement, il est condamné à deux mois de prison avec sursis.
« En 1973, à la fameuse manifestation de Bruxelles, j’étais à quelques mètres de l’agriculteur tué par une bombe lacrymogène en pleine tête.  Avec plusieurs amis fermiers, nous sommes allés à son enterrement. »
Malgré 50 années de défense de l’agriculture familiale, le constat est amer ! « Nous sommes passés d’environ 300 à 70 agriculteurs et ce n’est pas fini.  La politique agricole européenne favorisant l’industrialisation de l’agriculture va appauvrir de plus en plus l’entreprise familiale.  Il n’y a qu’à constater ce qui se passe avec la production laitière.  Les fermes à 1000 vaches pourraient tuer les fermes moyennes dans un avenir proche. »
Mais l’homme reste combatif : « Il faut résister, se battre et espérer qu’enfin les autorités européennes acceptent les propositions de notre organisation agricole pour le maintien d’un maximum d’exploitations agricoles et, de ce fait, la vie dans les communes rurales. »
Ces derniers mots ont été pour son épouse Ginette, « qui a supporté mes absences et fait mon travail pendant ce temps-là. »  Toute l’assemblée s’est levée pour l’applaudir longuement.
Le secrétaire de la section locale est désormais Benjamin Lemoine, petit-fils d’agriculteur et agent bancaire. 
Anthony Debailleul a été chaleureusement applaudi à la fin de son discours.
Une page Facebook : « Sauvons le secteur bovin »
Le président des jeunes agriculteurs, le Ploegsteertois Anthony Debailleul (22 ans), a pris la parole pour dénoncer « l’acharnement sans précédent dont est victime le monde agricole.  Nous sommes responsables de la pollution de l’eau, de l’air, de la malbouffe, des maladies, etc.  C’est tout juste si on ne nous met pas le terrorisme sur le dos ! Résultat : le fossé entre le monde agricole et le grand public ne fait que s’agrandir.  »
Celui qui sera dans quelques mois diplômé ingénieur en construction, aidé par des membres du comité FJA, a souhaité mener des actions concrètes : « Nous avons fait réaliser des panneaux de soutien au secteur bovin et avons créé une page Facebook pour rétablir la vérité. »
La page « Sauvons le secteur bovin » est alimentée régulièrement.  « Plus il y a aura d’amis, de « j’aime » et de réflexions, plus il y aura une prise de conscience des réels enjeux de l’agriculture. »

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