LES PROCHAINES ATIVITES

dimanche 9 juillet 2017

2017_07_08 COMINES-WARNETON : «La Source», dernier et premier maillon, il y a du rififi dans l’air entre le Centre et l’échevin Vandeskelde. En cause, une photo sur Facebook et des propos jugés irrespectueux. Marie-France PHILIPPO du journal l’Avenir.

Le 5 mai, sur son compte Facebook, Didier Vandeskelde publie une photo de deux résidents du Centre d’accueil «La Source», affalés à côté d’un banc, l’espace jonché de cannettes de bière. On ne reconnaît pas les visages. L’échevin y exprime un «coup de gueule», «un ras-le-bol des incivilités» et le laxisme dont fait preuve le personnel de l’ASBL.
Suite à des commentaires négatifs, l’échevin bizétois, qui réside à proximité, enlève la photo et la remplace par une autre, avec des déchets.
Très vite, la polémique arrive aux oreilles du directeur de «La Source», Grégory Pattyn, qui en avertit son conseil d’administration.
Le 29 mai, lors du conseil communal, Didier Soete s’indigne d’un tel manque de respect vis-à-vis d’êtres humains au parcours difficile. L’échevin réplique, même s’il reconnaît avoir été maladroit, que ce laxisme dure depuis des années et que le centre d’accueil se doit de réagir.
Dans une lettre, le conseil d’administration s’indigne d’un tel mépris de la part d’un élu qui se permet un coup de gueule public, mais n’a jamais contacté le Centre.
Ni jugement ni stigmatisation : Directeur depuis 2010, Grégory Pattyn y a été engagé comme éducateur en 2002: «J’ai été furieux, vraiment outré, mais je suis resté en retrait tant que mon conseil d’administration n’a pas pris position. Ce qui est insupportable, c’est le jugement et la stigmatisation de ces personnes. Une détresse psychologique ou psychiatrique les a conduites ici. Toutes ont vécu un traumatisme et, quand elles franchissent notre porte, nous voulons absolument qu’elles partent d’une page blanche et jamais nous nous permettons de leur faire la morale ou de les juger.»
S’ensuit un travail de fond: «Un Centre comme le nôtre est le dernier et le premier maillon. Le dernier parce que la personne ne s’en sort plus seule; le premier parce qu’elle essaye de se reconstruire. Notre équipe fait tout pour les aider d’un point de vue administratif, psychologique, professionnel, etc. L’objectif est de les rendre autonomes en vue d’une réinsertion.»
Bien sûr, rien n’est facile et des débordements peuvent survenir: «L’alcoolémie est un problème récurrent de ce genre de population et nous y travaillons constamment. Nous tenons un discours proactif en signalant que l’ivresse sur la voie publique est sanctionnée.
Toutefois, le centre n’est pas une prison, même si tous les résidents doivent être rentrés pour 22 heures.»
Pour ce qui est des deux personnes photographiées par l’échevin, il s’agit d’une situation particulière: «L’un d’entre eux avait intégré La Source le jour même. Il y avait retrouvé un ami d’enfance et ils avaient décidé de fêter l’événement. Sans doute ont-ils trop bu et ce n’est pas correct, mais le fait était ponctuel.
Si Didier Vandeskelde nous avait contactés, je lui aurais expliqué. Il aurait peut-être dû nous téléphoner ou venir frapper à nos portes plutôt que de mettre la photo sur Facebook!
D’ailleurs, à ce jour, il ne nous a toujours pas contactés!»
Le personnel essaie de remettre sur pied des personnes en grande précarité. Un défi difficile qui connaît des échecs, mais aussi de belles réussites.

Aucun commentaire: