Le 16 février 2017, trois personnes se sont montrées
coupables d’une expédition punitive envers un mineur d’âge. La victime leur
devait 300 euros dans le cadre d’un trafic de stupéfiant. Ce jour-là, les trois
Cominois se sont rendus à Gand chez un ami de la personne. Après une rapide
discussion, ils l’ont emmené dans une voiture avant d’aller à une banque où
sous la menace, ils ont tenté de lui extorquer la fameuse somme… Cela n’ayant
pas fonctionné, ils l’ont obligé, sous la menace d’un couteau, à appeler des
proches afin de réclamer de l’argent sinon il finirait jeter dans un lac…
À la barre, le meneur de la troupe, Éric (prénom d’emprunt),
a avoué. « J’étais sous cannabis. J’ai décidé d’aller le voir pour lui réclamer
l’argent puis j’ai perdu mon sang-froid. Au début, j’ai pris le couteau pour
l’impressionner. Puis cela a dérapé et je lui ai enfoncé dans le poignet».
L’homme est également à la tête d’un trafic de cannabis. «En sortant de prison,
j’ai tenté de trouver des petits boulots. Mais je ne parvenais pas à m’en
sortir avec ma femme et ma petite qui venait de naître. J’ai donc replongé.
Mais j’ai toujours travaillé seul».
Le second prévenu, présent à Gand, regrette les faits. «Je
n’aurai jamais dû accepter d’y aller. Je n’étais pas au courant que cela allait
se dérouler de la sorte quand je suis parti. Quand Éric a perdu son sang-froid,
nous n’avons pas compris! Quant au trafic, je reconnais avoir vendu mais pas
autant que vous le dîtes». Notons que le troisième larron de l’enlèvement est
mineur et a été jugé par une autre juridiction. Les trois autres prévenus, la
compagne et les parents d’Éric, sont poursuivis dans le cadre du trafic. Ils
ont tous minimisé leurs actes.
Le procureur du roi a trouvé «le comportement des prévenus
aujourd’hui sidérant. Ils sont en toute désinvolture alors que les actes qu’ils
sont commis sont très graves! Avant la loi pot-pourri, c’était la cour
d’assises et une peine allant jusqu’à la perpétuité». Douze ans sont requis
contre le meneur de la troupe et du trafic. Le second couteau risque dix ans.
La compagne encourt une peine de quatre ans. Les parents risquent deux ans
d’emprisonnement.
Me Gossieaux se charge de la défense du premier. «Mon client
sait qu’il a commis des faits très graves et les a reconnus. Je m’interroge
simplement sur la qualification de prise d’otage. Dans les déclarations, la
victime dit avoir suivi les trois autres sans faire d’histoire. Cela n’enlève
rien à la gravité des actes mais il faut donner la bonne qualification
technique». Le conseil estime que les douze ans requis sont démesurés.
Me Decramer trouve, lui, les réquisitions presque
«honteuses! Dix ans pour un jeune homme sans casier, c’est énorme. Il ne savait
pas ce qui allait se passer en partant. En sortant de préventive, il a respecté
les conditions et a notamment retrouvé un travail». Un sursis probatoire est
demandé.
Me Derycke estime qu’il faut bien séparer «les deux parties
du dossier. Ma cliente (la compagne d’Éric) a fermé les yeux par amour même
s’il était contre le trafic. Elle a juste accepté de conduire son conjoint et
lui a prêté son GSM. Elle a un rôle mineur et n’a jamais reçu de commissions.
C’est pourquoi je demande du sursis». La même peine est demandée par l’avocate
de la mère. Le père espère l’acquittement. Jugement le 18 décembre.
La victime a été menacée d’un couteau lors de l’enlèvement.
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