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samedi 17 février 2018

2018-02-17 BAS-WARNETON : Jojo: «Quand j’arrivais, c’était la fête» Artisan glacier, Georges Dieryck a développé un savoir-faire exceptionnel. Ses suaves arômes subsistent dans bien des palais. Marie-France PHILIPPO du journal l'Avenir

Le 27 janvier, Georges Dieryck, alias «Jojo la glace», a fêté ses 91 ans. Malgré l’inexorable temps qui passe, l’homme a gardé l’œil pétillant et une sacrée mémoire! Durant des décennies, il a marqué des milliers de papilles gustatives grâce à de délicieuses glaces et gaufres. En sillonnant les rues, il faisait accourir petits et grands, qui n’ont rien oublié de ces moments de bonheur, si l’on en juge aux nombreuses évocations sur le forum «T’es un vrai Cominois si…», quand son nom apparaît.
«J’allais chercher le lait dans les fermes»
Né à Bas-Warneton le 27 janvier 1927, dans le quartier du Mai-Cornet, rien ne le prédestinait à ce métier: «Mon père était tisserand, mais je n’avais pas trop envie de travailler à l’usine. Alors, je suis devenu garçon boulanger à Gand, puis j’ai appris dans des biscuiteries à Wervicq. Comme j’étais régulièrement mis au chômage, j’ai créé mon propre commerce.»
En 1950, il se lance dans la confection de crèmes à la glace: «À l’époque, personne n’avait de congélateur et j’avais acquis le savoir-faire. J’ai acheté du matériel à Gand. La préparation tournait grâce à une turbine actionnée à la main. Autour, des glaçons permettaient de tenir frais. Par la suite, le système a été motorisé. On se levait à 5 h. À l’heure de la traite, j’allais chercher le lait dans les fermes aux alentours.»
Avec la «reine des glaces»…Encore fallait-il vendre sa production: «Dans un triporteur, j’ai placé un grand bac en zinc avec, comme isolant, des bouchons de liège. À l’intérieur, sur des glaçons, je déposais des bacs en inox contenant 20 litres de glace. Cela dépendait de la saison, mais, en moyenne, je partais avec un bac et demi, soit une bonne trentaine de kilos. Par la suite, nous avons acheté un deuxième triporteur, pour mon épouse.
L’été, nous faisions de la glace sept jours sur sept. Le lundi matin, nous vendions sur le marché de Comines et faisions encore une tournée l’après-midi. Les autres jours, nous allions, plus ou moins à heures régulières, dans les quartiers les plus peuplés. Je me souviens que, au Corentje, il y avait un attroupement de 20 à 25 personnes! Quand j’arrivais, c’était la fête. C’est à cette époque qu’on m’a surnommé «Jojo la glace», sur base de mon prénom. Et mon épouse, c’était «la reine des glaces».
Une glace pour le singe! En 1963, le couple acquiert une Renault 4L. Par la suite, il y aura une 2CV Diane. «On a viré le siège passager pour y placer le bac. Nous servions par la vitre. Souvent, arrivé à la cité Geuten, je coupais le moteur. Les enfants poussaient la voiture dans les rues. Pour les remercier, je leur offrais une glace! C’était une époque formidable. Je me souviens avoir vendu des petites glaces pour presque rien. Les clients les offraient à leur chien. J’ai même connu une famille warnetonnoise qui en donnait à son singe!»
Pour signaler son arrivée, Jojo a évolué avec son temps: «J’ai utilisé une sonnette, une cloche et une trompette. En voiture, c’était l’était la musique de «Viva España». On était heureux de me voir!»
Début des années 50, Georges Dieryck vient d’acquérir son premier triporteur.
Yvonne Baelen et son fils Michel posent fièrement à côté du triporteur motorisé
Georges Dieryck est ici en pleine préparation de gaufres..
Puis est venu le temps de la voiture…

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