Le 27 janvier, Georges Dieryck, alias «Jojo
la glace», a fêté ses 91 ans. Malgré l’inexorable temps qui passe, l’homme a
gardé l’œil pétillant et une sacrée mémoire! Durant des décennies, il a marqué
des milliers de papilles gustatives grâce à de délicieuses glaces et gaufres.
En sillonnant les rues, il faisait accourir petits et grands, qui n’ont rien
oublié de ces moments de bonheur, si l’on en juge aux nombreuses évocations sur
le forum «T’es un vrai Cominois si…», quand son nom apparaît.
«J’allais chercher le lait dans les fermes»
Né à Bas-Warneton le 27 janvier 1927, dans
le quartier du Mai-Cornet, rien ne le prédestinait à ce métier: «Mon père était
tisserand, mais je n’avais pas trop envie de travailler à l’usine. Alors, je
suis devenu garçon boulanger à Gand, puis j’ai appris dans des biscuiteries à
Wervicq. Comme j’étais régulièrement mis au chômage, j’ai créé mon propre
commerce.»
En 1950, il se lance dans la confection de
crèmes à la glace: «À l’époque, personne n’avait de congélateur et j’avais
acquis le savoir-faire. J’ai acheté du matériel à Gand. La préparation tournait
grâce à une turbine actionnée à la main. Autour, des glaçons permettaient de
tenir frais. Par la suite, le système a été motorisé. On se levait à 5 h. À
l’heure de la traite, j’allais chercher le lait dans les fermes aux alentours.»
Avec la «reine des glaces»…Encore
fallait-il vendre sa production: «Dans un triporteur, j’ai placé un grand bac
en zinc avec, comme isolant, des bouchons de liège. À l’intérieur, sur des
glaçons, je déposais des bacs en inox contenant 20 litres de glace. Cela
dépendait de la saison, mais, en moyenne, je partais avec un bac et demi, soit
une bonne trentaine de kilos. Par la suite, nous avons acheté un deuxième
triporteur, pour mon épouse.
L’été, nous faisions de la glace sept jours
sur sept. Le lundi matin, nous vendions sur le marché de Comines et faisions
encore une tournée l’après-midi. Les autres jours, nous allions, plus ou moins
à heures régulières, dans les quartiers les plus peuplés. Je me souviens que,
au Corentje, il y avait un attroupement de 20 à 25 personnes! Quand j’arrivais,
c’était la fête. C’est à cette époque qu’on m’a surnommé «Jojo la glace», sur
base de mon prénom. Et mon épouse, c’était «la reine des glaces».
Une glace pour le singe! En 1963, le couple
acquiert une Renault 4L. Par la suite, il y aura une 2CV Diane. «On a viré le
siège passager pour y placer le bac. Nous servions par la vitre. Souvent,
arrivé à la cité Geuten, je coupais le moteur. Les enfants poussaient la voiture
dans les rues. Pour les remercier, je leur offrais une glace! C’était une
époque formidable. Je me souviens avoir vendu des petites glaces pour presque
rien. Les clients les offraient à leur chien. J’ai même connu une famille
warnetonnoise qui en donnait à son singe!»
Pour signaler son arrivée, Jojo a évolué
avec son temps: «J’ai utilisé une sonnette, une cloche et une trompette. En
voiture, c’était l’était la musique de «Viva España». On était heureux de me
voir!»
Début des années 50, Georges Dieryck vient
d’acquérir son premier triporteur.
Yvonne
Baelen et son fils Michel posent fièrement à côté du triporteur motorisé
Georges Dieryck est ici en pleine
préparation de gaufres..
Puis est venu le temps de la voiture…
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