Comme nous l’évoquions dans notre édition d’hier, une stèle
financée par l’UEFA (Union des associations européennes de football) sera
inaugurée par Michel Platini, le 11 décembre prochain, à proximité de la croix
de Saint-Yvon où s’est déroulée la trêve de Noël, voici un siècle.
Grâce à Bruce Bairnsfather
Pour la symbolique, les différents acteurs de la
commémoration imminente étaient réunis au stade londonien de Chelsea à
l’occasion d’une conférence de presse internationale à laquelle L’Avenir était
conviée. «Nous faisons cela ici car il y a l’importance des Britanniques dans
cette Première guerre durant laquelle ils ont d’ailleurs offert des places de
foot aux réfugiés belges pour leur moral» nous précise-t-on tout en soulignant
d’emblée avoir bien conscience que des matchs de foot, on en a certainement vu
fleurir des dizaines durant la guerre mais que les seules traces écrites
trouvées à ce jour sont celles qui décrivent le match là où la stèle est
aménagée. Merci notamment au soldat britannique doué en illustrations, Bruce
Bairnsfather! «On peut superposer ses tracés sur une carte Google
d’aujourd’hui. On localise facilement l’endroit où s’était déroulée la
rencontre avec les soldats allemands et anglais.» Un match sur un champ gelé
d’où sortaient des navets…
L’UEFA a donc décidé de financer la stèle, l’achat du
terrain à des agriculteurs (qui, vous vous en doutez, ont été de fins
négociateurs face à pareil intérêt de leurs terres!), l’aménagement des
tranchées permanentes ainsi que d’un chemin pédestre de 1,5 kilomètre qui mène
jusqu’au centre d’interprétation et dont le nom «Chemin de la trêve» a été
décidé juste avant la conférence. In fine, c’est un chèque de plusieurs
centaines de milliers d’euros qui a été signé avec la conscience de l’intérêt
collectif. «Cette mise en exergue de ce petit coin du saillant d’Ypres est une
reconnaissance internationale fort importante pour nous!» s’enthousiasment Anny
Beauprez, présidente de l’office du tourisme de Comines-Warneton, et Matthieu
Wulstecke, coordinateur de «Plugstreet 14-18 experience» qui a déjà vu défiler
24 000 visiteurs depuis son ouverture, il y a un an. Pas de saturation donc
pour le public de voir un événement de plus sur 14-18? «Aucune saturation mais
bien une révélation! Beaucoup de Cominois ne se rendaient en effet pas compte
de l’importance de nos sites. Ils faisaient simplement partie du paysage pour
eux…»
Événement bouclé en un temps record
Parmi les personnes qui affichaient un grand sourire, on a
pu forcément apercevoir celui du bourgmestre Gilbert Deleu qui avait également
fait le déplacement. «Tout cela est exceptionnel dans la mesure où ce n’était
pas programmé dans le détail depuis très longtemps. C’est une suite
d’événements qui fait que, de fil en aiguille et en fonction des contacts que
l’on a et des qualités du travail qui est accompli, il y a des suggestions
nouvelles qui se pointent à l’horizon. C’est peut-être le centre de la mémoire
pour lequel j’ai dû me battre, parce qu’on était exclu de la ligne du front au
départ qui s’organisait entre la France et la Flandre, qui est à l’origine de
beaucoup de choses comme la venue du Roi et de la Reine récemment. Ici, la
trêve de Noël, c’est la même chose: d’après les récits historiques que nous
avons eu l’occasion d’examiner et les contacts que nous avons eu avec nos amis
anglais, on a pu remarquer que c’est à Saint-Yvon que la trêve a eu lieu,
confirmée par différents historiens. C’est ainsi qu’en fonction de différents
contacts, la proposition de l’UEFA est venue suite à une réunion qu’on a eue au
départ avec la fédération belge. Cette dernière ne semblait pas intéressée,
contrairement à l’UEFA venue simplement pour écouter mais qui s’est finalement
impliquée totalement. Il faut aujourd’hui y donner tout l’éclat qu’elle
mérite!»
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