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vendredi 11 décembre 2015

2015_12_10 La veille du cortège des Mountches, la Société d’Histoire a proposé sa conférence annuelle en la salle des sports. Quelque 170 personnes ont écouté le président Francis De Simpel, que l’on sentait inspiré par le thème: les écrits de Kurt Zehmisch. Source Marie-France Philippo du journal l’Avenir.

Il a tenu un journal de guerre, les cahiers de K. Zehmisch, chef de la Kommandantur de Warneton, sont restés secrets durant 80 ans. Ils recèlent une mine de renseignements.
Les hasards de la vie ont rendu célèbre cet officier allemand, que rien ne prédestinait à jouer les guerriers. Arrivé à Warneton en octobre 1914, il tient au quotidien un journal de guerre qui s’étend jusqu’en 1918. Il ramène ces textes en Allemagne et personne n’en connaît l’existence.
Ce n’est qu’en 1997, lors de travaux de rénovation à la toiture de la maison familial, que l’un de ses deux fils, Rudolf, découvre les cahiers, accompagnés de photographies et de documents.
Désireux de contribuer à l’Histoire et d’honorer la mémoire de son père, il se déplace à Warneton et à Ypres et offre les documents, de même qu’une collaboration, pour les exploiter. En effet, l’officier allemand a rédigé dans une sténo d’époque, difficilement déchiffrable. Grâce à un ancien professeur, Rudolf finit par décoder l’écriture et la transcrire en allemand moderne. Né en 1927, aujourd’hui encore, il continue à s’intéresser à l’œuvre de son père.
Or, dans les écrits, il est fait mention de la trêve de Noël et d’un semblant de match de football, même si rien n’est vraiment clair. «Grâce à l’intérêt de la BBC pour ces événements, début des années 2000, Kurt Zehmisch devient l’emblème des fraternisations.»
Tout comme Bruce Bainsfather, du côté anglais. Jamais ces deux soldats n’auraient pensé que leurs descendants se rencontreraient sur les lieux mêmes, quand, début des années 2000, Rudolf a serré la main de Barbara Littlejohn, la fille du caricaturiste.
Le sauveur des stalles de Warneton,  mais venons-en aux écrits proprement dits, obstinément traduits par Francis De Simpel, aidé par Christine Sieuw et Céline Dumont.
Qu’en retenir? Certainement que Kurt Zehmisch s’est pris d’amour pour «son cher Warneton». On lui doit d’ailleurs le sauvetage des œuvres d’art de l’église. Début 1916, quand les bombardements assaillent l’édifice, il fait évacuer les stalles baroques de 1714, la chaire de vérité et d’autres objets. Par chemin de fer, tout est mis en sûreté dans le béguinage de Courtrai. Après la guerre, dix-neuf stalles seront replacées dans la nouvelle église.
Il décrit aussi les conditions météorologiques, les activités de remise en état des tranchées, les périodes de détente à l’arrière du front quand il se rend à Quesnoy-sur-Deûle ou à Lille, etc. De même que les fêtes de Noël, assez fastes.
Durant près de deux heures, appuyant la parole sur photos et documents, le conférencier a emmené le public sur un sol qui lui est habituel, où résonnait il y a un siècle le bruit des bottes allemandes.


Un universitaire, entre lettres et armée. Né en Saxe, en 1890, Kurt Zehmisch fréquente l’université, département des langues, en français et en anglais. On le retrouve en 1913 à Boulogne-sur-Mer pour perfectionner son français.
Alors qu’il a entrepris une formation militaire, il est incorporé dans le 134e régiment royal saxon et vient avec son unité à Warneton en octobre, comme lieutenant. En septembre 1915, il est nommé commandant de place à Warneton, sans doute grâce à sa connaissance du français. Il loge dans la maison du bourgmestre Pierre De Simpel, dans la rue éponyme. Il y reste jusqu’en mars 1916 où il part pour la Somme. Il est de retour en octobre 1916, puis repart en juillet 1917. Son journal mentionne un passage de quelques jours, en 1918.
Démobilisé, il reprend ses études et, diplômé, il enseigne les langues. Il revient à Warneton dans les années 1925-1930 et prend de nombreuses photos de la reconstruction.
En 40-45, il enfile l’uniforme et on le retrouve sur le front russe où il est porté disparu en novembre 1946.


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