En ce dimanche d’après fêtes, dès 9h30, longue-vue sous le
bras, une vingtaine d’amoureux de la nature se sont donné rendez-vous pour
parcourir un site à haut intérêt ornithologique.
À noter que le parking et l’entrée se trouvent à présent à
proximité des étangs de pêche et que l’accès se fait via le chemin des renards,
le long de la RN58.
À l’issue des deux heures et demie de balade et
d’observation, une conclusion: les effets du réchauffement climatique
deviennent criants: les arbres bourgeonnent et les oiseaux migrateurs du Nord
se font rares.
«Dans toutes les réserves naturelles, et celle de
Ploegsteert n’y déroge pas, explique Martin Windels, on observe que les oiseaux
restent au Nord, par exemple dans les Polders, parce qu’il ne fait pas assez
froid et qu’ils ne ressentent pas le besoin de migrer. Seul le vrai migrateur,
comme l’hirondelle, effectue sa transhumance annuelle. Une autre raison, c’est
que les oiseaux continuent à trouver de la nourriture, notamment parce qu’il y
a de plus en plus de champs de maïs qui sont plantés et, comme il n’a pas
encore gelé, il reste encore des grains sur le sol.»
Quant au bourgeonnement, il inquiète également, comme pour
ce noisetier qui a déjà entamé son printemps.
À l’heure où les médias évoquent la COP21 sur fond d’images
alarmistes de fonte de glaciers, d’augmentation du niveau de la mer et de
terres arides, les premiers effets se font déjà ressentir chez nous. Quelles en
seront les implications à court et à long terme sur un écosystème qui se veut
naturel? Nul ne peut répondre à cette question. Beaucoup de passion et un grand respect de la nature chez
les participants à la balade guidée par Martin Windels.
À noter que la prochaine visite de la réserve est programmée
le dimanche 7 février. Rendez-vous à 9h15, sur le parking des pêcheurs. Visite
gratuite.
Depuis 1927, les carrières d’argile sont exploitées par les
Briqueteries de Ploegsteert. elles
décident de gérer les anciennes carrières d’argile comme une zone humide.
L’ASBL «Réserve naturelle et ornithologique de Ploegsteert» est créée. Grâce à
des pompes, l’eau sera maintenue à un certain niveau et 1 500 arbres sont
plantés sur les berges, sous la conduite de José Tahon.
En 1995, ce travail de pionnier écologique a valu le prix
européen «Henry Ford European Conservation Awards». La Réserve naturelle fait
bien entendu partie de Natura 2000, un réseau européen de zones naturelles
protégées.
Depuis, des travaux n’ont cessé d’être entrepris et d’autres
zones aménagées. Aujourd’hui, la réserve naturelle occupe quelque 120 hectares
et abrite 220 espèces d’oiseaux.
L’intérêt biologique est dû à la mosaïque d’habitats, allant
de la terre nue aux bois ou à l’étang. De quoi contenter bien des espèces.
L'avenir de la Réserve passera par l'implication de la
jeunesse. Ce n'est pas Nicolas et Rémi Carlier qui démentiront cette évidence.
Nous
sommes le 3 janvier et ce noisetier bourgeonne déjà. Il n'y a plus de saison...
Jumelles sur le nez ou grâce aux longues-vues, les spécialistes identifient des cormorans, une grande aigrette, des foulques macroules, des mouettes, des canards, des hérons, etc.
Déjà les effets du réchauffement climatique.
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