LES PROCHAINES ATIVITES

mardi 22 août 2017

2017_08_22 PLOEGSTEERT : Jean Castrique, on perd le bon sens paysan, pour contrer les inondations, de la terre sera prise aux agriculteurs. Jean Castrique s’offusque: il vaut mieux entretenir ce qu’on possède! Marie-France PHILIPPO.

Secrétaire du syndicat agricole de 1963 à 2017, le Ploegsteertois Jean Castrique (78 ans) reste un fervent défenseur du monde qui l’a vu naître. Fort d’une longue expérience politique (PSC puis Action) de 24 ans comme conseiller communal, 12 ans comme échevin et 11 ans comme conseiller CPAS, il a pu observer l’évolution de nos campagnes.
Aujourd’hui, ce qu’il constate l’amène à pousser un coup de gueule: «On perd le bon sens paysan. On dilapide les terres. Les contraintes sont telles que les agriculteurs en ont un vibrant besoin. C’est pourquoi je m’insurge contre les bassins d’orage, particulièrement celui de Ploegsteert, projeté du côté de la rue Sainte-Marie, juste à la frontière linguistique. Quand il y a des inondations, l’eau dévale des monts. S’il faut creuser un bassin, il doit se situer en Flandre. Ainsi quand les Flamands auront besoin d’eau en été, ils ne devront plus venir la puiser chez nous! En plus, il est illogique de creuser un bassin dans le bas de l’écoulement; il faut retenir l’eau dans la hauteur pour éviter qu’elle ne dévale!»
Concrètement, le chemin Despierres constitue la frontière entre Ploegsteert et Neuve-Église. Le bassin d’orage sera collé à la Flandre. «Il est prévu un trou d’un hectare et un autre hectare pour recueillir les terres. L’agriculteur est indemnisé pour le trou, mais pas pour le remblai.»
À Houthem, la Province envisage la création d’un bassin d’orage à l’arrière du stade de foot. «Là aussi, le Kortekeer est gonflé par les eaux flamandes. Or, en amont, tout a été fait pour que l’eau s’évacue rapidement: élargissements de fossés et canalisations, remblais de zones inondables, etc. Résultat: elle arrive trop vite. Le bassin d’orage devrait se situer du côté de Bellewaerde.»
Pour éviter les inondations, il préconise de gérer au mieux ce qui existe déjà: les fossés et les trous de briqueterie. «Je n’ai jamais compris comment ces derniers ont été classés en zone naturelle alors qu’ils sont le résultat de l’activité humaine. En canalisant l’eau vers les argilières, on ne devrait pas construire de bassin d’orage. Toutefois, la première chose à faire est de curer les ruisseaux et fossés qui sont dans un état catastrophique. Comment peuvent-ils évacuer l’eau quand ils sont remplis d’herbes, de chardons, de déchets, etc.? Si tout est entretenu correctement, nous disposons de suffisamment de mètres cubes pour la contenir.»
Il dénonce aussi un certain laxisme. «On a supprimé des fossés, installé des clôtures de telle sorte que la grue ne sait plus curer et voûter des tronçons sans accès aux buses. Et ne parlons pas du drame des déchets jetés dans la nature!»
Autre évidence: il y a beaucoup trop de ponts pour accéder aux champs avec la conséquence que l’eau est ralentie par la buse, trop souvent bouchée: «Avec le regroupement des parcelles, les engins entrent toujours par le même pont, le plus grand. Pourquoi garder les autres?»
Autant de solutions concrètes pour garder des hectares à l’agriculture…

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