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dimanche 7 janvier 2018

2017-01-07 COMINES : Cérémonie de mariage hindoue chez nous. Issu de pratiques ancestrales, le mariage invoque les multiples divinités de l’hindouisme. Les mariés ont été bénis par un prêtre anversois. Marie-France PHILIPPO, photos Walter VANDENBERGHE.

Le samedi 15 décembre, Resma Jeetun (44 ans), originaire de l’île Maurice, unissait sa destinée à Ghislain Guilbert (53 ans), en l’hôtel de ville de Comines, devant la bourgmestre Marie-Eve Desbuquoit. Mais la fête ne s’est pas arrêtée ce jour-là puisque le samedi suivant, les amoureux se sont mariés religieusement suivant le rite hindou, en la salle «Mademoiselle Jeanne Leterme», du Collège de la Lys où enseigne le marié.
La suite logique d’un amour né entre un veuf et une veuve, qui se sont rencontrés sur internet, en janvier 2016. «L’été dernier, j’ai invité Ghislain chez moi, à Quatre Bornes, rappelle Resma. Chez nous, quand une femme seule accueille un homme à son domicile, la pression locale est telle qu’il faut que cette relation débouche sur un mariage. La cohabitation est encore mal perçue.»
Mais rien ne les obligeait à un mariage religieux: «Je suis très croyante, explique la Mauricienne, dans un français impeccable. Comme je pratique la religion hindouiste, je trouve normal que l’on se marie suivant ses rituels sacrés. Cela ne m’aurait pas dérangé de m’unir selon le rite catholique, mais Ghislain ne le souhaitait pas. La cérémonie aurait pu avoir lieu en Île Maurice, mais la tradition veut que l’on invite la famille et les amis; ce qui fait qu’il n’y a jamais moins de 200 personnes! Ce sont des fêtes grandioses, qui durent quatre jours. À Comines, tout est bien plus raisonnable.»
L’application du sindoor : Sa sœur aînée, qui vit à Bruxelles, s’est mise en quête d’un prêtre hindou. «Comme celui de la capitale n’était pas disponible, ce jour-là, celui d’Anvers s’est déplacé, souligne Ghislain. Il est venu avec une valise remplie d’ustensiles sacrés et surtout avec le «sindoor», cette poudre orange placée sur le front des mariés. Bénie, elle est l’équivalent de l’alliance chrétienne.»
«J’ai vécu cette cérémonie comme un grand moment d’émotion, poursuit Resma. L’hindouisme est une religion de tolérance, d’amour et de joie de vivre qu’importe la situation où l’on se trouve. Ces sentiments, je voulais les partager avec d’autres, je voulais faire profiter mes amis européens de l’authenticité d’une culture.»
Une impression partagée par le marié: «Comme ce n’est ni ma religion ni ma culture, j’avais plutôt l’impression de jouer un rôle que d’être concerné par le sacré de l’instant, mais il n’empêche que je l’ai vécu avec beaucoup d’émotion et de curiosité. De respect aussi pour des pratiques ancestrales.»
Le rouge lié aux valeurs féminines : La couleur rouge domine durant le cérémonial: «Elle est liée aux valeurs féminines: le courage, la beauté, etc. J’ai apporté de l’Ile Maurice une robe en satin, qui porte le nom de “ lehenga ”. Dans nos traditions, rien n’est laissé au hasard.»
Quant à l’homme, il porte une tenue appelée «kurta», aux couleurs crème et rouge. «Je l’ai achetée à Wazemmes, près de Lille, où l’on vend des costumes hindous», explique Ghislain.
Alors que leur vie à deux a débuté sous de favorables auspices, il ne nous reste plus qu’à leur souhaiter le meilleur pour l’avenir.
Ghislain et Resma, entourés de leur famille, ont vécu la cérémonie entre sacré, émotion et grand bonheur.



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